Washington Irving, Rip Van Winkle 1862

Traduction Théodore Lefebvre

Rip Van Winkle, cependant, était un de ces heureux mortels, à l’humeur joviale et facile, qui ne voient que le beau côté des choses ; à qui il importe peu de manger du pain blanc ou du pain bis, pourvu qu’ils l’aient obtenu avec le moins de peine, de fatigue possible ; qui aimeraient mieux mourir de faim sur un penny que de travailler pour gagner une livre. Laissé à lui-même, il eût, parfaitement satisfait, traversé la vie en sifflant ; mais sa femme lui étourdissait continuellement les oreilles de sa paresse, de son insouciance, de la ruine qu’il apportait dans sa famille.