Pomone tournaisienne/Post-scriptum

Vve H. Casterman (p. 245-246).

Post-scriptum.


La thèse de Nicolas Hardenpont ayant été exposée, avec sa serpette et sa canne, entourées d’une couronne d’immortelles, à l’Exposition internationale de Tournay, le 12 Septembre, nous croyons devoir en donner la description.

La thèse est sur satin, longue d’un mètre et trois centimètres, large de cinquante et un centimètres ; elle est entourée d’arabesques peintes, et a en chef un tableau représentant saint Nicolas, patron du récipiendiaire ; elle est en langue latine. En tête est une dédicace à ce Saint, suivie d’une pièce de 56 vers latins en l’honneur de saint Nicolas, et signée Nicolaus Hardenpont Hanno-Montanus. En voici les premiers vers :

O mihi cœlicolas inter sanctosque Patrone,
Totque simul titulis nequeam ut numerare, eolende,
Ad Te confugio supplex, succurre clienti
E cœlo, alme pater, tuam opem qui poscit egenus.

Après cette pièce de vers, viennent les thèses philosophiques imprimées sur trois colonnes. Ces thèses sont réparties comme suit : Logica, 7 ; Ecbasis, 2 ; Physica, 9 ; Ecbasis Arithmetico-Geographica, 2 ; Metaphysica, 5. Puis vient le Mnemosynon, conformément aux usages de cette époque, encore en vigueur en Allemagne. — Le bas de la feuille est ainsi conçu :

Præside Rev. Adm. Consultissimoque Viro D. ac Magistro Gaspare Magermans Antverpiensi, Artium Doctore, J. U. L. Philos. Profess. Primario, née non Collegii S. Ivonis Præside,

defendet
Nicolaus Hardenpont Hanno-Montanus,

Artium Baccalaureus, Pædagogii Falconensis Alumnus, Lovanii in Scholis Artium die 29 Julii horâ 9 ante et 3 post meridiem, item die sequenti horâ 9 ante meridiem.

Anno 1726.

C’est donc en 1726, c’est-à-dire l’année qui suivit la date de la serpette, que Nicolas Hardenpont devint maître-ès-arts.

Les thèses 8 et 9 de la section physique sont relatives, la première au règne végétal, la seconde au règne animal ; nous donnerons le texte de la première.

8. Terra in sua superficie continet Plantas et Animalia. Plantæ permagnam habent cum animalibus cognationem, cum iis vivunt, vegetantur, atque intereunt. Varius in illis est organorum apparatus ; suas habent fibras, utriculos, trachæas, interiorem exterioremque miram partium texturam ac symmetriam : unde deducimus ad plantæ cujusque generationem opus esse semine, sine quo nulla prodit. Stirpem integram in pluribus seminibus cernere est, adeo ut opus tantum sit partium evolutione. Crescunt plantas e succo terrestri fere simili, qui intra poros receptus varie concoquitur, filtratur, percolaturque, ac dein ibidem circulatur. Earum diversitas pendet a diversa fibrarum configuratione ac texturâ. Permultas plantis fere omnibus inesse vires ad vitæ usum et sanitatis præsidium, morborumque curationem, indubitatum est, pro quibus dignoscendis opus est frequenti usui, iteratisque observationibus.

Ce que dit Hardenpont sur l’analogie des organes extérieurs des animaux et des végétaux, et ce qu’il ajoute de la génération des plantes, vient à l’appui de l’hypothèse que nous avons présentée.