Imprimerie l’Union (p. 182-183).

PARLONS FRANÇAIS


Notre langue nationale est un doux présent des cieux, que nous devons conserver soigneusement, dans toute son intègre et fraîche beauté ! Donnons-lui toujours la place d’honneur, celle qui lui appartient ; mieux que toute autre, elle sait exprimer les grandes et belles pensées, les nobles sentiments de l’âme et du cœur !

« Ce que l’on pardonne le moins, à une personne, destinée à vivre dans un certain monde, dit l’auteur du « Bonheur pour Tous », c’est l’ignorance de sa langue ! »

Parlons bien ! Parlons correctement notre belle langue française ! N’oublions pas que « chez nous, elle est gardienne de la foi ! » Oui, faisons nous un point d’honneur de parler la douce langue maternelle ; un devoir de conscience, de revendiquer ses droits de conservation pour les générations à venir !

Ne vous semble-t-il pas, vous aussi, entendre parfois des gémissements d’outre-tombe ?… sanglots d’autres Rachel, pleurant le sort malheureux de leurs fils !… Comprenez-vous, l’appel déchirant, de cette plainte amère ?… « Oh ! par pitié !… n’arrachez pas, la langue de nos petits enfants ! »…

Le cœur pourrait-il rester insensible à de tels accents, proférés par la voix suppliante des mères ? Oh non ! Nous nous dévouerons, nous enseignerons le français, pour que les petits enfants « gardent la langue, » et que, même d’ici-bas, ils puissent parler à leurs mamans, qui sont au paradis.