Imprimerie l’Union (p. 118-122).


CORRESPONDANCE


Soignez bien votre correspondance ! Les lettres sont le langage des absents : mais les paroles s’envolent et les écrits restent ! N’écrivez rien que vous soyiez en lieu de regretter plus tard. Soignez votre écriture, votre orthographe, et votre style. Le style, c’est l’individu ; rien ne révèle mieux la physionomie intérieure d’une personne, que sa correspondance.

S’il est vrai que l’on doit écrire comme on parle, cela suppose que l’on parle bien ; mais le langage écrit demande encore une attention plus minutieuse.

On écrit des lettres non seulement aux parents et amis, que l’on est empêché d’aller voir, mais on écrit encore à des connaissances, à des étrangers, et à des inconnus.

Les lettres aux supérieurs, aux ecclésiastiques surtout, doivent toujours être empreintes des formules les plus respectueuses. Ces lettres ne portent jamais de post-scriptum, et on se garde bien de charger un supérieur d’aucun message pour une autre personne.

Les lettres aux parents, aux amis intimes, ne semblent avoir d’autres règles que celles que le cœur dicte lui-même ; l’affection en fait tous les frais. On peut causer de tout dans ces sortes de lettres ; on parle au parent, à l’ami, tout comme si on était en sa présence.

On écrit des lettres de convenances. À l’occasion de la nouvelle année, on envoie ses vœux et souhaits, à toutes les personnes de sa connaissance, à qui l’on devrait une visite, si l’on était plus rapproché d’elles.

On écrit des lettres de félicitations à l’occasion d’évènements heureux.

On écrit des lettres de sympathie et de condoléances à l’occasion d’une épreuve ou d’un deuil récent.

Les lettres d’affaires, toujours rédigées en termes polis, sont plutôt brèves ; on y traite d’affaires simplement.

On donne aux personnages à qui on écrit leurs titres respectifs tout comme on le ferait en conversation. On écrit Monseigneur, à un évêque ; Monsieur le Curé, au curé d’une paroisse ; Mon Père ou Révérend Père, à un religieux. À un prêtre, dont on ignore les titres ou les attributions, on écrit, Monsieur l’Abbé.

À un médecin, on adresse Monsieur le Docteur X. ou encore plus élégamment Le Docteur X.

Dans une lettre semi-officielle, à une dame ou une demoiselle, le mot mis en vedette sera Madame ou Mademoiselle, suivant le cas.

À des connaissances, à qui on ne donne pas le titre d’amie, on écrira, Chère Madame, Chère Mademoiselle ; mais jamais, ma chère dame, ma chère demoiselle.

Une femme mariée signe ses lettres de l’initiale de son prénom suivie de son nom.

La simple politesse exige que l’on réponde à toute lettre reçue. Il est cependant deux sortes de lettres, que toute personne digne, doit s’abstenir d’écrire, et auxquelles elle évite de répondre ; ce sont les lettres anonymes et les lettres d’injures. Toutes deux dénotent un manque d’éducation absolu, une grossièreté et une bassesse indignes d’un cœur vertueux et chrétien !

N’écrivez jamais de semblables choses ! S’il vous arrive d’en recevoir, n’y répondez pas. Laissez leurs auteurs jouir en paix du fruit de leurs œuvres !… Ne vous abaissez pas à discuter avec eux : ne vous salissez pas les mains à leur écrire ! Que votre silence les confonde !

Une lettre, qui nous est confiée, doit être cachetée immédiatement, en présence de la personne qui nous la remet. On ne cachète pas une lettre de recommandation, qui nous est remise, parce qu’il est entendu qu’on en doive prendre connaissance.

Il faut avoir soin de toujours affranchir ses lettres.

On envoie un timbre postal à une personne inconnue de qui on sollicite un renseignement.

C’est aussi une pensée délicate de joindre un timbre à une lettre adressée à une religieuse, de qui on désire avoir une réponse ; cela, par déférence pour « Dame Pauvreté », avec qui elle est étroitement liée.

On n’affranchit pas une lettre adressée à un ministre fédéral.

Pas de formules spéciales pour la terminaison des lettres ; il s’agit simplement de témoigner son respect, sa reconnaissance aux supérieurs, aux bienfaiteurs, les assurant de sa soumission, de son dévouement, s’il y a lieu.

Le supérieur assure son inférieur de sa considération distinguée, de sa haute considération.

Les amis ont mille manières affectueuses et charmantes d’exprimer la délicatesse et la sincérité de leurs sentiments.