Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan/Appendice : Léon XIII, l’Église et l’État

APPENDICE


LÉON XIII

l’église et l’état en matière d’éducation
(Extrait d’une letre de Sa Sainteté Léon XIII aux évêques
d’Autriche, en date du 1er  mai 1894.)[1]


« Parmi les objets soumis à la discussion de votre dernière conférence, très cher fils, la formation catholique de la jeunesse dans les écoles publiques a certainement occupé une place qui n’aura pas été la dernière. Vous savez de quelle sollicitude et de quelle affection Nous entourons cet âge de la vie, quelle douleur Nous éprouvons du préjudice qui le menace sans cesse, et combien Nous désirons le voir promptement à l’abri de ces difficultés. À cet égard, c’est avec une grande satisfaction que Nous avons recueilli les déclarations du ministre de l’instruction publique en Cisleithanie[2].

« Rien n’est pire, rien n'est plus funeste au bien commun que l’idée de vouloir séparer l’Église et l’État qui doivent, au contraire, rester étroitement unis.

« Cette vérité s’applique tout spécialement à l’éducation de la jeunesse, de telle sorte que le pouvoir temporel, en inculquant à la jeunesse les sciences et les connaissances nécessaires au bien-être général, doit se proposer également son éducation morale et religieuse, et cela par le ministère, sous la direction et la surveillance de l’Église.

« Nous espérons que le nouveau ministre de l’Instruction publique fera en sorte que, dans les établissements d’instruction en Autriche, on attribue au clergé la place qui lui revient, et aussi qu’il ne se produise rien qui puisse disposer les esprits des enfants ou des jeunes gens à la défiance et à l’aversion contre le catholicisme.

« Nous sommes assuré, très cher fils, que vous n’épargnerez pas vos peines à ce sujet. Comme gage des dons célestes, et signe de Notre affection, Nous vous accordons, très cher fils, à vous et aux évêques autrichiens, de même qu’au clergé et aux fidèles confiés à votre garde, Notre bénédiction apostolique.

« Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 1er  mai 1894, la dix-septième année de Notre pontificat.


Léon XIII, Pape ».
  1. Les Revues européennes ont publié cette lettre quelques semaines après la fin du débat « À propos d’enseignement ».
  2. Les déclarations du ministre de l’Instruction publique de l’Autriche, M. de Madeyski, auxquelles le Saint-Père accorde son approbation, sont les suivantes, faîtes à la tribune du Reichsrath : « Je suis convaincu que l’État et l’Église ne doivent pas être conçus comme deux institutions restant l’une vis-à-vis de l’autre dans une indifférence réciproque, mais que l’un et l’autre sont destinés a entretenir des relations extrêmement utiles en bien des cas à l’ordre social et à l’humanité et se doivent un appui mutuel. » ”