Poison perdu/Comparaison des éditions




Des nuits du blond et de la brune
Rien dans la chambre n’est resté,[3]
Pas une dentelle d’été
Pas une cravate commune.

Rien sur le balcon où le thé[4]
Se prend aux heures de la lune.
Il n’est resté de trace aucune,[5]
Aucun souvenir n’est resté.[6]

Au bord d’un rideau bleu piquée[7]
Luit une épingle[8] à tête d’or
Comme un gros insecte qui dort.

Pointe d’un fin poison trempée
Je te prends. Sois moi préparée
Aux heures des désirs de mort.



  1. Publié dans Le Gaulois le 15 mars 1882 signé Gardéniac. cf. http://monsite.wanadoo.fr/POISONPERDU/
  2. Texte des Œuvres complètes, Gallimard, La Pléiade.
  3. Pas un souvenir n’est, La Cravache, 1888.
  4. Et sur le balcon, La Cravache, 1888.
  5. Ils n’ont laissé de trace aucune, Le Gaulois, 1882.
  6. Pas un souvenir, La Cravache, 1888.
  7. Seule au coin d’un rideau piquée, La Cravache, 1888.
  8. Brille une épingle, La Cravache, 1888.