Traduction par Charles Héguin de Guerle.
Poésies de CatullePanckoucke (p. 35).
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XXI.

À AURELIUS.


Roi des meurt-de-faim, passés, présens et futurs, Aurelius, tu veux me souffler l’objet de mes amours ; et tu ne t’en caches pas ; car, sans cesse à ses côtés, tu le provoques par mille agaceries ; enfin, pour l’avoir, tu mets tout en usage. Tes efforts seront vains ; avant que puissent réussir les embûches que tu me dresses, je te préviendrai, et ta bouche impure portera les preuves de ma virilité. Encore, si des excès de bonne chère excitaient cette lubrique ardeur, je me tairais ; mais ce qui m’afflige le plus, c’est qu’avec toi le pauvre garçon ne peut, hélas ! qu’apprendre à mourir de faim et de soif. Désormais plus pudique, renonce, il en est temps, à tes honteux desseins ; ou, pour mettre fin à tes entreprises, je t’infligerai le plus grand des affronts.