Poésies de Benserade/Jeune Divinité

Poésies de Benserade, Texte établi par Octave UzanneLibrairie des bibliophiles (p. 136).



SONNET.


Jeune divinité, dont la grâce immortelle,
Comme vôtre dédain, va toûjours augmentant ;
Vous déplais-je si fort, me haïssez-vous tant,
Qu’il faille être à vos coups une butte éternelle ?

Je n’avois pas senti cette rigueur nouvelle
Dont vous vous avisez en me persécutant,
Et qui vous fait donner le titre d’inconstant
À qui depuis deux ans vous est toujours fidèle.

Moy, n’avoir plus pour vous le même sentiment
Que l’amour m’inspira si glorieusement,
Et vous quitter ainsi pour en aimer une autre !

Changez d’opinion, Philis, et songez bien
Qu’il n’est point de beauté qui soit comme la vôtre,
Et qu’il n’est point de cœur qui soit comme le mien.

Attention : la clé de tri par défaut « Jeune Divinite » écrase la précédente clé « jeune divinite ».