Poésies de Benserade/Alors la muse fatiguée
SONNET.
Alors la Muse fatiguée
Me dit, c’en est trop, finissons :
Je pars, et ma faveur briguée
M’appelle à d’autres nourrissons.
Chacune fera des façons,
Pour se voir icy distinguée,
Et prétendra dans vos chansons
Estre en bonne part alléguée.
Mille et mille, quelle pitié !
Vont s’attribuer la moitié
D’un ouvrage tel que le vôtre,
Qui cependant, faute d’appas,
Vont prendre une moitié pour l’autre,
Et ne s’en apercevront pas.
Attention : la clé de tri par défaut « Alors la muse fatiguee » écrase la précédente clé « alors la muse fatiguee ».