Poésies de Marie de France (Roquefort)/Fable XCIX
Traduction par B. de Roquefort.
Poésies de Marie de France, Texte établi par B. de Roquefort, Chasseriau, , tome II (p. 390-391).
Poésies de Marie de France, Texte établi par B. de Roquefort, Chasseriau, , tome II (p. 390-391).
FABLE XCIX.
D’un Lous è d’un Coulon
Uns Lox esgarda un Culun[1]
Ki queilleit desoz un buissun
Rainsiax dunt voleit sun nis fère ;
Li Leus parla, ne se pot tère.
Mult te voi, fet-il, traveillier
Maint rain cuillir è purchacier[2]
Jà n’en iert mieudre ta mesuns ;
Dunt li respundi le Couluns :
Suvent te voi Brebis cueillir
Aingniax è Mutons retenir ;
Se n’en iez néent avanciez,
Ne plus rices, ne plus prisiez.
MORALITÉ.
Ainsi vet-il des Robéeurs,
Des Lairons è des Trichéeurs,
Qant il emblent autrui avoir ;
Moult en puet-om surent véoir
Qui n’en sunt guires amandé
Touz-jours vivent en povreté.
- ↑ Un renard regarda un pigeon qui, près d’un buisson, ramassoit des petites branches pour faire son nid.
- ↑ Maint rameau cueillir et chercher ; mais pour cela ton habitation n’en sera pas plus agréable.
Variantes.