Poésies (Amélie Gex)/Elles s’en vont les joyeuses pensées

Claude-Paul Ménard Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 181).

RONDEAU.




Elles s’en vont les joyeuses pensées
Lorsque les ans sur nos âmes lassées
Viennent peser de leur poids rigoureux !
Des songes d’or le réveil douloureux
Las ! tristement, les a toutes chassées.

Heures d’amour, doucement caressées,
Fleurs de printemps, par nos lèvres froissées,
Quoi, c’est donc vrai ! dans l’oubli ténébreux
              Elles s’en vont ?…

Eh bien, partez, ô colombes blessées !
Sur d’autres fronts posez-vous empressées,
Illusions au vol aventureux…
Plus tard, ceux-là que vous rendrez heureux
Diront aussi de leurs heures passées,
               « Elles s’en vont !… »