Poésies (Amélie Gex)/Dans les replis profonds des plaines éthérées

Claude-Paul Ménard Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 59).

VIII.


Dans les replis profonds des plaines éthérées,
Il est des astres morts qui, sans but, sans chemins,
Voyant à leurs longs jours d’éternels lendemains,
Roulent mornes et froids dans les lueurs dorées.

Sur terre, il est aussi des âmes éplorées
Qui s’en vont sans rien voir dans les sentiers humains,
Laissant fleurs et parfums s’échapper de leurs mains,
Vivant, sans les compter, leurs heures mesurées.

Qu’importe le soleil à ces mondes glacés !
Qu’importe le bonheur à ces âmes atteintes !
Sourires ni rayons ne comprennent leurs plaintes.

Pour les heureux, les pleurs paraissent insensés ;
Le silence est le lot de tous les trépassés,
Fronts déchus, cœurs brisés ou planètes éteintes.