Poètes Moralistes de la Grèce/Sentences de Phocylide

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Traduction par Louis Humbert.
Poètes Moralistes de la GrèceGarnier Frères (p. 275-276).

SENTENCES DE PHOCYLIDE
TRADUITES
Par M. HUMBERT


I

Si tu veux t’enrichir, cultive avec soin un champ fertile ; car on dit qu’un bon champ est une corne d’Amalthée.

II

Ceci est encore de Phocylide : Toutes les femmes ont une de ces quatre origines. Elles sont nées d’une chienne, d’une abeille, d’une truie ou d’une cavale à la longue crinière. Celle qui est née d’une cavale est robuste, légère, rapide et très belle. Celle qui est née d’une truie n’est ni méchante, ni généreuse. Celle qui est née d’une chienne est d’humeur difficile et sauvage. Mais celle qui est née d’une abeille est une bonne ménagère, elle sait travailler ; c’est celle-là, mon cher ami, qu’il faut épouser, si tu veux faire un mariage désirable.

III

Ceci est encore de Phocylide : La plupart des nobles ne sont ni éloquents, ni de bon conseil.

IV

Ceci est encore de Phocylide : Une petite ville située sur un rocher, si le bon ordre y règne, vaut mieux que l’extravagante Ninive.

V

Ceci est encore de Phocylide : Il faut que l’ami s’inquiète pour son ami de ce que murmurent les citoyens.

VI

Il faut que ceux qui sont assis à un banquet où l’on porte les coupes à la ronde boivent le vin en causant agréablement.

VII

Les modérés ont beaucoup d’avantages ; dans la cité je veux être un modéré.

VIII

Il faut qu’on enseigne à l’enfant de belles actions.

IX

Évite d’être le débiteur d’un homme méchant, de peur qu’il ne te chagrine en te réclamant à contre temps ce qu’il t’a prêté.