Poèmes mesurésMercure de France (p. 209).

XI


Le filet d’eau qui s’écoule de cette tuile
comme s’il emplissait une cruche d’argile
monte la gamme qui demeure suspendue
un grand moment sur la note la plus aiguë.
Le son redevient grave et soudain s’interrompt.
Il reprend clair et gai et au creux peu profond
s’égoutte tel qu’on peut l’imiter par les lèvres.
Au sortir du bassin c’est une note mièvre
qui ruisselle au soleil, puis n’est plus qu’un frisson
qui court sur les reins verts des feuilles de cresson.