Poèmes d’Islam
Revue des Deux Mondes, 6e périodetome 19 (p. 432-443).
POÉSIES

POÈMES D’ISLAM


LE JET D’EAU


Ô cyprès, balancez lentement votre cime,
Et bercez les ramiers qui se posent sur vous,
Beaux arbres ténébreux qu’un faible vent anime,
        Et remplit d’incessans remous.

Ô vous, en qui l’ardeur du vieil Islam sommeille,
Faites stagner dans l’air des flots de parfums,
Orangers opulens, tourmentés par l’abeille,
        Ou par les merles importuns.

Colombes, roucoulez, roucoulez, ô colombes,
Oiseaux couleur de cendre, au sanglot musical,
Versez sur les jardins, les vergers et les tombes,
        Votre chant pareil au cristal.

Que le soleil scintille au marbre des allées,
Caresse la faïence, effleure les jasmins,
Et baise tendrement les heures long voilées,
        Qui portent l’oubli dans leurs mains ;


Que le printemps, partout, rayonne, resplendisse,
Qu’il velouté l’amande et durcisse son lait,
Que son doigt lumineux rende la figue lisse,
        Et lui donne l’odeur qui plait

Que tout, autour de moi, dise son allégresse,
Colombes, roucoulez ; cyprès, balancez-vous ;
Ô fleur du grenadier, ouvre ta robe épaisse,
        Criez, merles gourmands et fous !

Mais toi, chante toujours, chante toujours ta plainte,
Ô jet d’eau suspendu dans ton élan brisé,
Lys sonore, si pâle et qu’un arc-en-ciel teinte,
        Chante ton chant inapaisé.

Goutte à goutte, répands la neige sur la flamme,
Accompagne mon rêve et son mal éternel,
Chante, chante toujours, seul ami de mon âme,
        Ô jet d’eau triste et fraternel.


L’APPEL A LA GUERRE SAINTE


Blanche d’une blancheur qui ruisselle au soleil,
Et coule sur l’esprit comme une onde lustrale,
Près d’un palmier dattier dont l’éventail s’étale,
Et balance à la brise un éternel sommeil,
La mosquée éclatante, épouse du soleil,
Fait murmurer sans fin sa fontaine lustrale.

Espérance de l’âme et fête du regard,
Son seuil est accueillant aux pieds nus des fidèles ;
Qui le franchit se sent, aux épaules, des ailes ;
Les parfums consacrés, l’aloès et le nard,
Plus doux au cœur que n’est la lumière au regard,
Joignent sous ses arceaux leurs haleines fidèles.

La cour intérieure et les hauts orangers,
Forêt verte et vivante enchâssée en la pierre ;
Le minaret qu’allège un essor de prière,
La porte aux ais massifs, les auvens ouvragés,

Le beau tapis de l’ombre, aux pieds des orangers,
Et les versets divins qui courent sur la pierre ;

Les nattes où le corps s’allonge indolemment,
La nudité des murs, l’austérité des lignes,
Le mihrab, constellé de faïences insignes,
Pôle du ciel mystique, orgueil d’Allah clément ;
Les nefs où la clarté s’apaise indolemment,
Et mêle son sourire a la courbe des lignes.

Tout cela, noble joie et calme volupté,
Architecture sainte et pieuse harmonie,
Prépare le croyant à l’ivresse infinie,
À son absorption dans son éternité :
Rien qui ne soit repos, mystère, volupté ;
Ici, l’âme se berce en sa propre harmonie.

Mais pourtant, aujourd’hui, premier de ramadan,
Ce sanctuaire illustre, aimé par le Prophète
(Que la droite d’Allah demeure sur sa tête),
Est rempli d’une voix qui déferle en grondant.

L’Iman, au nom d’Hiba, prêche la guerre sainte :
Les yeux proéminens, le burnous en lambeaux,
La Foi, la Certitude étant ses deux flambeaux,
Il fait tonner son verbe aux échos de l’enceinte.

Berbères, Chénagtas, visages clairs ou noirs,
Les hommes de la plaine et ceux de la montagne,
Les chasseurs du désert que la soif accompagne,
Et les coupeurs de route aux aguets, dans les soirs

Tous sont là, différens par l’âme, par la race,
Mais tous unis ensemble et mêlés fortement
Ainsi que des moellons par le même ciment,
Par la même croyance et par la même audace

Tous, amans de la poudre et des fantasias,
Monteurs de méharis et dompteurs de cavales,
Ils ont un chapelet aux boules inégales,
Et le turban sacré serre leur crâne ras.

L’oreille grande ouverte à l’ardente parole
Qui flagelle les airs comme un simoun de feu,
Ils rêvent aux combats récompensés par Dieu,
À la mort des martyrs, à la rouge auréole.

Et voici ce que dit, dans son prône, l’Imam,
Envoyé d’El Hiba, champion de l’Islam :

« Les Français sont venus, plus nombreux que les mouches
        Sur le cadavre des chameaux,
Satan, le lapidé, triomphant par leurs bouches,
        Plus puantes que les tombeaux ;
Ils sont venus chez nous déshonorer la terre,
        L’Atlantique les a vomis ;
Sur notre plaie à vif, en place du cautère,
        Ils ont mis du sel, ces roumis !
Insoucieux d’Allah et du maître de l’heure,
        Ils ont saccagé nos moissons,
Oui, ces chiens fils de chiens, l’enfer soit leur demeure !
        Ont souillé les quatre horizons.
Les youdis, réprouvés dans l’un et l’autre monde,
        Les ont fêtés dans leurs mellahs,
Ils ont fait ruisseler pour eux l’alcool immonde,
        Et mis leurs femmes dans leurs bras.
Horreur ! les mécréans, par les orges roussies,
        Et déferlantes, flot sur flot,
Ont, sur nos os, changé leurs longs sabres en scies,
        Chevaux lancés à plein galop !
Les têtes des croyans, à l’arçon de leurs selles,
        Ont dansé, les deux yeux crevés,
Tandis que le sang noir qui coulait derrière elles
        Marquait leurs noms sur les pavés ;
On a vu les Français pénétrer dans nos temples,
        Par les brèches de leurs boulets,
Brûler nos livres saints sous les ogives amples
        Où le feu jetait ses reflets.
L’incendie et le vol, le meurtre et la luxure,
        Comme des fléaux capitaux,
Ont régné sur l’Islam, sans répit, sans mesure,
        Nous ont broyés dans leurs étaux.


Ô frères, c’est assez vous courber sous l’outrage !
        Voici venir l’ami de Dieu,
El Hiba, l’ouali qui voile son visage,
Le thaumaturge, l’homme bleu.

Il est grand, son passage émeut les multitudes,
L’influence divine illumine son front ;
Il fait couler sans fin l’eau des béatitudes,
        Sur la douleur et sur l’affront.

Comme le lait bien frais gardé dans l’outre épaisse,
Dans chacun de ses mots dort un flot bienfaisant,
Qui guérit toute soif et sur la lèvre laisse
        Un souvenir longtemps présent.

La sainte baraka s’épanche par ses gestes,
Sa salive contient de secrètes vertus,
Où se posent ses pieds croissent des lys célestes,
        De clair de lune revêtus.

Le poitrail allumé d’une énorme turquoise,
Son cheval est lui-même un noble marabout,
Dont la sueur exhale un doux parfum d’armoise,
        Et lustre son poil acajou.

Qui frôle son burnous imprégné de cinname,
Sent passer sur son front l’haleine des houris,
L’onde du Selsébil murmure sur son âme,
Au milieu de vallons fleuris.

Louange à lui ! La gloire environne sa tête !
Il est le grand docteur, le prince des roseaux,
Chaque nuit, il peut voir la face du Prophète,
        Suprême imam et sceau des sceaux.

Mais mieux que sa douceur, si féconde en miracles,
Sa force, ô musulmans, éclate et resplendit :
L’Atlas, devant ses pas, abaisse ses obstacles,
        Le lion s’arrête, interdit.


Il commande à la fois, aux hommes, aux Génies,
Tous les démons du ciel suivent ses étriers,
Par-dessus ses drapeaux s’étendent, infinies,
        Des légions d’anges guerriers.

Son parasol tiendra l’univers sous son ombre,
Le Levant, le Ponant trembleront à sa voix ;
Il fera flamboyer, sur des terres sans nombre,
        Le croissant, vainqueur de la croix.

Déjà, le Sous entier, par les youyous des femmes,
Acclame en El Hiba le chérif couronné :
Un vent de guerre sainte enfle les oriflammes
        De son souffle prédestiné.

Les tribus des déserts, celles des hautes plaines,
Artisans et tolbas, laboureurs, chameliers,
Le poignard aiguisé, poires à poudre pleines,
        Accourent vers lui par milliers.

Serrés comme le sable et les galets des plages,
Encombrant les chemins qui montent vers le Nord,
Ils attendent les jours des farouches carnages,
        Ceux de leur gloire ou de leur mort.

Ils attendent les jours des rudes représailles,
Où les chrétiens seront rejetés à la mer,
Où l’on verra rouler la meule des batailles,
        Sur le sol rouge de leur chair.




Ô mes frères, demain, vous verrez apparaître,
        Tourbillonnantes, ces harkas,
Que le Sultan Hamed El Hiba, notre maître,
        Dirige vers les saints combats :
Que chacun prenne alors son fusil et sa poudre,
        Son chapelet et son Coran,
Qu’il selle son cheval, plus ailé que la foudre,
        Et crie : « Allah, toi seul es grandi »

Partez tous, ô guerriers. Partez tous, ô mes frères !
        Allez délivrer vos moissons,
Les champs que nos aïeux, jadis, ont faits prospères,
        Purifiez les horizons !
La haine au cœur, marchez vers les revanches sûres,
        Rendez à l’Islam nos cités,
Que vos corps rédempteurs s’empourprent de blessures,
        Ô vous qui serez exaltés !
Suivez l’Élu qui change en cartouches les pierres,
        En canons géans, des fétus,
Et qui peut, sans effort, d’un clin de ses paupières,
        Redresser les murs abattus.
Chassez les casques blancs et les pantalons rouges,
        Les spahis, renégats de Dieu,
Qui dans l’enfer auront, pour femelles, des gouges,
        Sur des lits de soufre et de feu.
Que les cadavres nus des Français, par les orges,
        Perdent leur graisse et tout leur sang,
Que milans et vautours en remplissent leurs gorges,
        Qu’ils mangent en s’éclaboussant.
Tuez, tuez leur chef à face de panthère,
        Le Djinn plus maigre que le roc,
Qui, dans la même nuit, sans effleurer la terre,
        Bondit de Rabat à Maroc.
Vous le reconnaîtrez : il porte trois étoiles,
        Faites saler sa tête aux juifs,
Et que, bien pétroles, ses os, vides de moelles,
        Flambent comme le bois des ifs.
Lui mort, tout le Moghreb sera libre, ô fidèles !
        Les cigognes, sur les koubbas,
Feront claquer leur bec, agiteront leurs ailes,
        Et vous loueront par leurs ébats.
Alors, vous porterez plus loin votre victoire,
        Vous irez chez vos ennemis ;
En bataillons épais, vous referez l’histoire,
        Vous prendrez Alger aux roumis.
Tunis verra flotter vos vertes oriflammes,
        Ô conquérans du paradis,
Et la mer furieuse, au tombeau de ses lames,
        Engloutira tous les maudits.

Rien ne restera plus des chrétiens en Afrique,
        Que ceux jetés dans les silos ;
L’Émir, lion de Dieu, Hiba le magnifique,
        Aura leurs princes pour féaux,
Et sans que l’étranger désormais la profane,
        Secouant au vent son sommeil,
De la Mecque à Tanger, la terre musulmane
        Resplendira dans le soleil.


VENDREDIS MUSULMANS


Vendredis de l’Islam, jours des paresses sages,
Beaux loisirs parfumés de prière et d’encens :
L’air a plus de langueur, et plus lents, les nuages
Filent leur blanche laine à des fuseaux luisans.

Rabat sourit, heureuse, en sa robe éclatante ;
Il est midi : bientôt l’appel des muezzins
Répondant au souhait d’une pieuse attente
Va faire résonner les créneaux sarrasins.

Allégresse des yeux, là-bas, le ciel bleu pâle
Se fond dans l’Océan, aussi pâle que lui,
Et l’eau lointaine, en cette union idéale,
Devient de la clarté qui tremble et qui séduit.

Devant le Bou-Regreg et son large estuaire,
La Barre lance encor des escadrons d’argent,
Qui, cabrés l’un sur l’autre, emplis d’un sourd tonnerre,
Vont à l’assaut avec un panache changeant.

Mais la paix de la ville errante par l’espace
Incline la pensée aux bonheurs indolens,
Rend le pas indécis, et, sur chaque terrasse,
Côte à côte assoupit les ramiers turbulens.

Rabat, « Ribat el Fath, » le camp de la victoire,
Orgueil du grand Chérif Yacoub el Mansour,
Au soleil printanier qui caresse sa gloire,
Rêve sous sa Kasbah et songe sous sa Tour.


Les vieux canons massifs dévorés par la rouille,
Les affûts à gradins disloqués par le temps,
Abdiquent le passé dans l’herbe qui les mouille
Et berce des iris, beaux calices flottans.

Sur une patte, en haut des Koubbas ovoïdes,
Gardiennes des tombeaux tout ruisselans d’émail,
Méditent sans bouger, durant les heures vides,
Les cigognes au bec sculpté dans le corail.

Favorites d’Allah, dédaigneuses des hommes,
Leur lenteur est sacrée et leur repos divin,
Et leurs ailes, toujours en efforts économes,
Ne consentent au vol que pour dompter la faim.

Des enfans, à leur cou portant des amulettes,
Visage de bitume et beaux yeux soudanais,
Tirent d’un court roseau des plaintes aigrelettes,
Les gestes alourdis par leurs voiles épais.

Vendredis musulmans ! Béatitudes calmes !
Un long turban neigeux autour du crâne ras,
Les fidèles pensifs, salués par les palmes,
S’en vont à la Mosquée, un tapis sous le bras.

D’humbles gens : chameliers, âniers, vendeurs d’oranges,
Promènent au soleil la sainte inaction ;
Leurs burnous ravaudés ont des loques pour franges,
Mais leurs yeux sont hantés d’un sublime rayon.

Leur misère orgueilleuse ennoblit la lumière,
La blancheur des murs nus est plus blanche auprès d’eux,
Allah soit louange ! La lâche coutumière
Ne rive plus leurs pieds à son boulet hideux.

La vie est plus légère et le cœur moins aride,
L’eau des ablutions a rafraîchi les corps ;
Sous le ciel lumineux qui n’a pas une ride,
L’Espérance éternelle élève ses accords.


Ô Rabat, qui dira ta splendeur et ta grâce,
Par les après-midi des mystiques printemps,
Ô perle du Moghreb que l’Atlantique embrasse,
Parure du Prophète et gloire des Sultans.,


JARDIN DE LA MAMOUNIA


Jardin de la Mamounial Jardin céleste !
Ô paradis bien clos entre des murs croulans !
Douceur de l’eau qui passe et dont la fraîcheur reste,
        Sous la vigne aux souples élans !

Beaux rameaux balancés par la brise éternelle,
La brise qui s’en vient des pentes de l’Atlas,
Et porte de la neige encore sur son aile,
        Baume léger pour les cœurs las !

OÔ jardin qui contiens mille charmes ensemble,
Beau jardin féminin, sourire et volupté,
Qui poses sur le front, comme un voile qui tremble,
        L’ombre mêlée à la clarté !

Ô jardin ! Ô jardin ! confident de mon âme !
Toi qui sais caresser si mollement les sens,
Épanche ta langueur, exhale ton cinname,
        Et tes longs philtres apaisans !

Le printemps du Moghreb, allégresse du monde,
A touché tes vergers d’un doigt magicien,
Et de ton humus noir que la saison féconde,
        Monte ton faste aérien.

Tes orangers, pressant leurs têtes inégales,
Enveloppent leurs fruits dans des écrins de fleurs,
Chaque orange côtoie un millier de pétales,
        Boule rouge dans des pâleurs.

Tes cyprès dont s’émeut la pointe délicate,
Bercés par le flot calme et transparent de l’air,
Écrivent sur l’azur quelque belle sourate
        En marge d’un nuage clair.


Arbres italiens qu’aiment les tourterelles,
Orgueil de Marrakech, délices des sultans,
Ils se laissent frôler par les roses nouvelles,
        Et par mes rêves palpitans.

Des rossignols cachés répandent leur musique,
Chaque feuille s’anime, à leur appel divin,
Rien qui ne soit langueur, grâce mélancolique,
        Miel plus suave que le vin.




Mais il faut voir de haut, jardin, ton opulence,
Au centre de l’allée en croix, il faut gravir,
Par l’escalier tournant qu’habite le silence,
La terrasse où s’allonge en secret le loisir :

Beau promenoir de pierre effleuré par les branches,
Espace limité qui me semble infini,
Lorsque, seul, accoudé sur les murettes blanches,
Mon esprit à l’ampleur de l’espace s’unit.

Ô mon âme, c’est là qu’en un bain d’émeraude,
Il faut plonger ta robe et laver son satin,
Et qu’il faut écouter, rumeur qui vibre et rôde,
En toi-même, la voix de ton songe lointain.

Regarde ! Les dattiers, les hauts arbres bibliques,
Racines dans l’eau vive et cime dans le ciel,
Inclinent leur panache aux lourdeurs métalliques,
En un mol abandon, vers le sol paternel.

Enivre-toi sans fin d’heureuses apparences,
Rassemble tendrement tous les parfums épars,
Recueille les reflets, savoure les nuances,
Que le jardin magique emplisse tes regards !

Mais surtout, ô mon âme ! amante de l’extase,
Vois s’élancer parmi la majesté du soir,
Tandis que tombe un fruit qui se blesse ou s’écrase,
Vois s’élancer, pareille à quelque grand espoir,


Plus haut que la cité, par-delà son enceinte,
Dans l’atmosphère bleue où meurent des lilas,
La tour Moulay Yazid, surnaturelle et sainte,
Dessinée en relief sur l’écran de l’Atlas.


PAYSAGE


Des murs fauves, troués parfois d’ogives noires,
Porches béans où rôde une éternelle nuit ;
D’innombrables créneaux que la lumière cuit,
Des tours où la lézarde a sculpté ses grimoires.

Vieux remparts délabrés, évocateurs de gloires,
Leur ligne, à l’horizon, devient vague, s’enfuit,
Puis s’évapore enfin ! Pas d’oiseau ! Pas un bruit !
La poussière flamboie et déroule ses moires.

Derrière un chamelier, au loin, passe un chameau,
L’Oued n’est plus qu’un long précipice sans eau ;
Et tout près, un cheval, parmi quelques broussailles,

Putride, ballonné, dort son dernier sommeil,
Tandis qu’un chien berbère, à pleins crocs, au soleil,
Dévide l’écheveau rouge de ses entrailles.


Alfred Droin.