Poème sur le désastre de Lisbonne/Édition Garnier/Variantes

Œuvres complètes de VoltaireGarniertome 9 (p. 480).


VARIANTES

DU POËME SUR LE DÉSASTRE DE LISBONNXE.

Vers 24. — On lit dans quelques copies manuscrites :

Tranquilles raisonneurs, intrépides esprits,
Si sur vous votre ville eut été renversée,
On vous entendrait dire en changeant de pensée.
En pleurant vos enfants, et vos femmes, et vous :
« Le bien fut pour Dieu seul, et le mal est pour nous. »
Quand la terre où je suis porte sur des abîmes,
Ma plainte est innocente, etc.

Vers 33 :

De tous les éléments j’éprouve les atteintes.

Vers 206. — Dans les premières éditions le poëme était terminé par ces deux vers :

Que faut-il, ô mortels ? Mortels, il faut souffrir,
Se soumettre en silence, adorer, et mourir ;


auxquels l’auteur a substitué :

Ce monde, ce théâtre, etc.

Vers 211 :

Je sais que dans nos jours.

Vers 221 :

Humble dans mes soupirs, soumis dans ma souffrance,
Je n’interroge point la suprême puissance.
Sur un ton moins lugubre on me vit autrefois
Chanter des vains plaisirs les séduisantes lois.
Instruit par les douleurs, instruit par la vieillesse,
Des malheureux humains déplorant la faiblesse,
Mon cœur compatissant gémit sans murmurer,
Sans accuser le Dieu que je dois implorer.

C’était alors la fin du poëme. Cependant les six vers qui le terminent aujourd’hui furent ajoutés des 1756. (B.)