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LXXII


À présent que j’ai bien connu
Ton visage calme et suave,
Et, dans leur repos triste et brave,
L’allongement de tes doigts nus,

Comment voudrais-tu qu’autre chose
Ne provoquât pas mon dédain ?
Comment aimer encor la rose
Vaine et fringante des jardins ?

Comment goûter avec folie,
Comme je faisais autrefois,
Les grandes feuilles amollies
Qui forment le dôme des bois ?

Comment vanter l’azur ? Ah ! puis-je
Chanter encor les vastes cieux,
Moi qui chancelle du vertige
De voir, dans le bleu de tes yeux,
Le profond espace !
Le profond espace ! Ô prunelles
Anxieuses, au fond desquelles
Tournoie une noire hirondelle…