Poème de l’amour/57
LVII
Enfin la première nuit froide !
Plus de vents dansants, amollis.
L’atmosphère est tendue et roide,
Le beau ciel d’argent dépoli
Allonge sa paix où se creuse
Le puits des étoiles neigeuses.
— Va-t-il enfin me protéger,
Ce climat soudain sans tendresse,
De ton beau visage étranger
Sur lequel mon amour s’abaisse
Comme ces œillets las, déteints,
Qu’englobent les pleurs du matin ?…