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CXLII


Je ne reconnais pas ta personne présente
              Tant mon rêve dut en souffrir ;
Ton visage est soudain, sous mes yeux qu’il enchante,
              Étrange et long à parcourir ;

L’être que l’on contemple et celui qu’on médite
              N’ont pas de semblables pouvoirs ;
L’éloignement restreint, estompe, efface, hésite.
              — Il est douloureux de te voir !

Je ne puis ignorer, naïf porteur de grâces,
              Les fines flèches sans détour
Qui, d’un trajet brillant, viennent frapper toujours
              Mon esprit à la même place !

Je te regarde, et c’est par ton précis éclat
              Que je sens la faible puissance
De ne te résumer que quand tu n’es plus là,
Et de ne posséder vraiment que ton absence !