Plaisirs vicieux/Le Travail

Traduction par Ely Halpérine-Kaminsky.
Plaisirs vicieuxCharpentier (p. 153-177).

LE TRAVAIL


I

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu es sorti. »

Ces paroles de l’Écriture Sainte, Bondarev les a choisies comme épigraphe à son livre : « Le Travail » que je viens de lire dans le manuscrit et qui est une œuvre absolument remarquable, autant par les beautés énergiques de la langue que par l’accent de conviction qui vous pénètre à chaque page, mais surtout par la vérité profonde de la thèse qu’il soutient.

L’idée maîtresse du livre est qu’il est moins important dans la vie de connaître ce qui est bon et nécessaire que de savoir dans quel ordre il nous faut ranger ces choses bonnes et nécessaires ; considération déjà importante dans la vie quotidienne, mais encore beaucoup plus sérieuse lorsqu’il s’agit du dogme qui précise nos devoirs.

Un ancien père de l’Église, Talian, a dit que les malheurs des hommes proviennent moins de leur ignorance du vrai Dieu que de leur culte pour les faux dieux et particulièrement de ce qu’ils prennent pour la Divinité ce qui ne l’est pas. On peut dire de même que dans l’ordre moral la cause de nos maux n’est pas dans l’ignorance de nos devoirs, mais dans ce que nous nous en créons de faux, laissant de côté celui qui devrait être le devoir par excellence.

Bondarev attribue tout le mal à cette erreur qui nous a fait remplacer le véritable devoir religieux par des pratiques insignifiantes et même nuisibles, oubliant cette obligation qui prime toutes les autres et qui est ainsi exprimée dans les Saintes Écritures : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. » Pour ceux qui croient à la parole de Dieu, venue jusqu’à nous à travers les âges par la Bible, ce commandement suffit. Pour ceux qui doutent de la véracité et de la divinité des Écritures, s’ils sont de bonne foi, ils se convaincront facilement de la vérité de cette maxime par le seul examen des conditions de la vie qui la leur feront considérer ensuite comme l’expression de la sagesse humaine. Bondarev s’est placé à ce point de vue pour résoudre la question.

II


Cet examen des conditions de la vie humaine n’est pas sans offrir de grandes difficultés. Beaucoup de personnes, prenant malheureusement à contresens les paroles de la Bible, on en est venu à croire qu’on trouvait dans les Écritures Saintes tout ce qu’on voulait, ce qui les a discréditées dans beaucoup d’esprits.

Quoi de plus injuste, cependant ? Les Écritures sont-elles responsables de l’interprétation fausse qu’on en fait, et lorsqu’un homme dit une vérité, en quoi cette vérité a-t-elle moins de valeur parce qu’elle se trouve dans la Bible ?

Pourquoi donc l’Écriture, si elle n’est que l’œuvre des hommes, est-elle considérée comme l’œuvre de Dieu, sinon parce qu’elle est marquée du sceau d’une sagesse supérieure ? D’ailleurs c’est comme telle qu’elle est parvenue jusqu’à nous, malgré les attaques dont elle a été l’objet.

Il en est absolument de même pour le commandement oublié ou mal compris que Bondarev explique dans son livre.

Nous sommes accoutumés à le prendre au pied de la lettre, bien que le livre de la Genèse, où il se trouve, ne fait que nous décrire, sous une forme imagée, les tendances contradictoires de notre nature.

L’homme craint la mort et elle est cependant inévitable pour lui ; l’ignorance lui est plus favorable que la science et cependant il est dévoré de curiosité ; il aime l’oisiveté et voudrait pouvoir satisfaire ses passions sans souffrance et sans ennui ; cependant le travail et la douleur sont les conditions nécessaires de son existence.

Ce n’est donc pas seulement parce que Dieu a dit à Adam : « Tu travailleras à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes à cette terre dont tu es sorti », que cette loi du travail est un devoir indiscutable, mais c’est surtout parce qu’elle est juste.

Newton n’a pas inventé la loi de la pesanteur, il n’a fait que la découvrir, et cela ne m’empêche de le remercier chaque jour parce que sa découverte me permit de me rendre compte d’une foule de phénomènes dont l’explication était impossible avant lui.

La loi du travail résout également tous les problèmes d’ordre moral, c’est pourquoi ma raison s’incline devant elle et en remercie l’auteur. Cette loi est beaucoup moins simple et moins connue qu’il ne semble.

Si je regarde autour de moi, en effet, je m’aperçois que la plupart des hommes la méconnaissent ou la prennent à contresens. À quelque degré de l’échelle sociale où il se trouve placé, chacun cherche à s’y soustraire.

Bondarev nous explique que ce commandement : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » est immuable et éternel, que le mal et le péché proviennent de ce qu’on s’en écarte.

Il considère que gagner son pain, — et il entend par là le travail pénible qui nous donne directement la nourriture, le vêtement, l’habitation, et nous empêche de périr de faim et de froid, — est le premier des devoirs. Partant de ce principe, il propose que cette loi, jusqu’ici seulement acceptée comme une nécessité, soit reconnue comme une obligation universelle, et il dit que le bonheur du genre humain est à ce prix. Tous doivent l’accepter comme une prescription religieuse, aussi importante que le sabbat et la circoncision pour les Juifs, que les sacrements et le carême pour les chrétiens, et que les cinq prosternations pour les disciples de Mahomet.

Il ajoute même qu’aucune considération ni circonstance, si particulière qu’elle soit, ne pourra dispenser l’homme de l’accomplissement de cette loi quand il en aura fait une obligation religieuse. Aucune autre occupation n’empêche les prêtres de célébrer les fêtes du culte bien qu’il y en ait en Russie, par exemple, plus de quatre-vingts par an, alors que selon Bondarev, quarante de ce « travail pour le pain » suffiraient à chaque individu.

Il paraît étrange, au premier abord, qu’un moyen si simple puisse nous délivrer de tous nos maux ; mais en y réfléchissant bien, il paraît plus étrange encore, que nous ayons négligé jusqu’à présent d’employer ce remède si naturel pour recourir à des palliatifs sans effet comme les subtilités de la philosophie. À part les souffrances qui proviennent de la cruauté et de l’injustice des hommes, toutes les autres proviennent de ce que la plus grande partie de l’humanité est en proie à la faim, aux privations et à un excès de travail alors qu’une minorité égoïste s’oublie au milieu des richesses et de l’oisiveté qui la portent à tous les vices.

III


Est-il un devoir plus indiscutable, plus sacré que celui qui ferait disparaître cette inégalité : excès de souffrance et de misère d’une part, et de l’autre excès de richesses et de vices ? Peut-on imaginer un moyen plus efficace pour contribuer à ce résultat que l’obligation pour tous de participer à ce « travail du pain par nos propres mains » que réclame Bondarev ?

Ce sont tous nos codes de lois sur la religion, la société et la famille qui nous ont fait perdre la notion du bien et du mal. L’un dit la messe, l’autre organise l’armée, un troisième lève l’impôt ; il y en a qui jugent, qui instruisent, qui guérissent, et tous, sous ces divers prétextes, se dispensent de ce « travail du pain » qui retombe sur la masse, sans se soucier si cette masse succombe sous la peine et la famine. Avant de dire la messe aux hommes, de les armer et de les instruire, il nous semble plus nécessaire de les nourrir. Parmi tous les devoirs que nous avons à remplir, on fait trop souvent passer les derniers avant les premiers, ce qui est illogique : le laboureur ne sème pas son champ avant de le labourer.

C’est à ce premier devoir de l’activité pratique que Bondarev nous ramène en nous démontrant qu’il ne rencontre aucune difficulté et qu’il nous sauve de tous les malheurs dus à l’excès de souffrance d’un côté et à l’excès de jouissance de l’autre.

Le travail du pain, dit-il, fera d’abord disparaître l’abîme qui sépare la société en deux classes, cachant chacune sous des dehors hypocrites une inimitié mutuelle ; il rapprochera donc les hommes et mettra un arrêt au luxe et à la débauche, car on ne peut labourer la terre ni creuser un puits avec des mains blanches, richement vêtu et délicatement nourri. Il rendra l’intelligence à ceux qui l’ont perdue pour s’être écartés de la vie normale et il assurera le bonheur et la perfection à ceux que la nature a particulièrement doués.

Nous sommes si accoutumés à considérer la richesse comme un bonheur, justement parce qu’elle nous dispense de ce « travail du pain », que cette maxime nous apparaît, avant réflexion, vaine, étroite et insensée pour tout dire. Elle mérite cependant d’être sérieusement approfondie et puisque nous consacrons du temps à discuter toutes sortes de théories religieuses et politiques, nous pouvons aussi en consacrer à discuter celle de Bondarev, qui est d’une bien plus haute portée morale.

IV


Qu’arrivera-t-il lorsque l’Église prêchera et expliquera cette loi du « travail du pain » et que les hommes la tiendront pour sacrée ?

Tous travailleront et se nourriront des fruits de leur travail ; le pain et tous les objets de première nécessité ne se vendront plus, ce qui supprimera la misère.

Si, par suite de diverses circonstances, il y en a qui ne récoltent pas assez pour leurs besoins et ceux de leur famille, d’autres plus favorisés leur donneront un superflu qu’ils ne pourront vendre.

La ruse et la violence n’étant plus nécessaires pour se procurer du pain, puisqu’il sera à la portée de tous, on n’en usera plus que poussé par de mauvais instincts et non par besoin, en sorte que l’humanité n’en sera plus responsable. Les malades, les faibles, ne seront pas obligés pour vivre de vendre leurs bras ni leur âme.

Pour moi, j’envisage encore autrement la pensée de Bondarev tout en la partageant d’une manière absolue.

Les hommes furent d’abord anthropophages. Plus tard, lorsqu’ils se rendirent compte de la communauté de leur origine, ils ne se nourrirent plus les uns des autres. Ils se contentèrent alors de s’emparer par violence du travail d’autrui et ils établirent l’esclavage. Plus tard encore, grâce aux progrès de la conscience, ils ne purent manifester leur violence que sous des formes moins brutales, plus compliquées et ne s’approprièrent plus ouvertement le bien des faibles. Aujourd’hui, enfin, ils asservissent leur prochain en spéculant sur la misère.

Selon Bondarev, nous sommes arrivés à une époque où la connaissance générale de notre commune origine doit nous empêcher de spéculer sur les besoins de nos semblables et où l’obligation universelle du « travail du pain » doit être reconnue.

L’œuvre de Bondarev m’apparaît encore sous un autre aspect.

On prétend en morale que les principes négatifs qui nous enseignent ce que nous devons éviter sont insuffisants et qu’il nous faut des prescriptions positives pour nous apprendre nos devoirs.

Le Christ nous a laissé cinq commandements :

1o Ne pas se mettre en colère.

2o Ne pas voir seulement un plaisir dans le rapprochement des sexes et le considérer comme un lien indissoluble.

3o Ne pas faire de serments afin de ne point abdiquer sa liberté.

4o Supporter l’offense et l’oppression.

5o Ne voir d’ennemi en personne et considérer ses ennemis comme ses proches.

Ces cinq commandements nous indiquent seulement ce qui nous est défendu, mais ne nous disent pas ce que nous devons faire. Ils sont négatifs. Le principe de la doctrine chrétienne les complète positivement en nous affirmant que le bonheur se trouve dans le bien que nous faisons aux autres et non dans les satisfactions égoïstes.

Ce principe n’a rien de mystique ni de mystérieux. On doit l’observer sans espoir de récompense, car il est la simple révélation de la loi de la vie, et la condition unique et absolue du bonheur.

Toute la doctrine positive du Christ se trouve donc dans ce précepte qui contient tout : « Aime Dieu et ton prochain comme toi-même. »

Le Christ a donné d’autres commandements ; ceux de Jéhova et de Bouddha sont également nombreux afin qu’ils puissent s’appliquer aux divers cas où l’homme est tenté de s’écarter de la vie juste. La doctrine positive doit être contenue dans un seul précepte.

L’homme fait partie du mouvement universel ; qu’il le veuille ou non, il vit. Le Christ lui indique le vrai chemin avec le précepte de l’amour universel et lui donne encore cinq autres commandements pour l’empêcher de s’égarer et éviter les tentations.

Tous ceux qui croient à la doctrine du Christ obéissent à sa loi sans aucune hésitation. L’amour est le guide de leur vie et l’unique mobile de leurs actions.

Ne sommes-nous pas d’ailleurs naturellement portés, sans même que la foi chrétienne nous en fasse un devoir, à sustenter les affamés, à vêtir ceux qui sont nus, à respecter la liberté humaine, en un mot à soutenir nos frères et à les empêcher de succomber dans la lutte inégale contre la nature ? Et cela ne nous conduit-il pas à reconnaître la loi de Bondarev qui astreint l’homme au dur travail de la terre comme un devoir impérieux et qui résume tous les autres ?

Celui qui veut pratiquer la loi de vérité et d’amour ne se trompera donc pas sur ce qu’il doit faire en premier : il n’ira pas offrir à un affamé des objets d’art ou de la musique, des bijoux à qui a froid ; l’amour vrai n’est pas si borné, il ne s’occupe pas d’amuser les uns en laissant périr les autres.

De même on ne pourra pas se dérober à cette obligation du travail physique, comme on le fait aujourd’hui, en prétextant qu’on est tout absorbé par les spéculations philosophiques ou scientifiques pour le plus grand bonheur de l’humanité. On pourra trouver, il est vrai, la justification de ce mensonge dans la doctrine perfide de la division du travail, jamais dans la conscience ; on ne peut venir en aide aux pauvres et aux malades que par le travail immédiat, sans quoi ceux qui souffrent ont tout le temps de mourir.

D’ailleurs, ce premier devoir accompli, on a le droit et la possibilité de consacrer le reste de ses loisirs à des occupations moins pressantes.

V


Parmi toutes les doctrines sur la sagesse humaine, depuis celle de Confucius jusqu’à celle de Mahomet, on ne trouvera cette idée exprimée d’une manière aussi nette que dans l’Évangile. C’est par l’Évangile que l’homme se convaincra de la nécessité de servir les hommes, non par la théorie de la division du travail, mais par les moyens les plus simples, les plus naturels et les plus indispensables. C’est par l’Évangile qu’il reconnaîtra la nécessité de secourir les malades, les prisonniers et ceux qui périssent de faim et de froid.

Tout homme juste trouvera en lui cette loi du premier livre de la Genèse que Bondarev appelle primordiale et positive : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. »

Cette loi est la même pour tous ; elle existait avant le Christ ; et, dans la Bible, et pour ceux qui ne reconnaissent que la raison, elle veut dire que l’homme doit se nourrir du fruit de son travail. Ainsi considérée, elle est une loi positive.

Si on l’examine, au contraire, comme faisant partie de la doctrine unique et positive du Christ, on doit entendre ce précepte dans un sens négatif et n’y voir que l’explication d’une tentation ancienne à laquelle l’homme doit résister pour rester dans le droit chemin.

Ainsi dans le sens positif, celui de l’Ancien Testament, cette loi du travail veut dire : travaille de tes mains pour ton pain ; et elle signifie dans le sens chrétien et négatif : « Tu ne peux aimer ton prochain en lui prenant le fruit de son travail et en vivant toi-même sans travailler. » Indication d’une tentation aussi terrible qu’ancienne, si ancienne même que nous pouvons la qualifier d’instinctive.

Je pourrais encore écrire longtemps sur cette doctrine de Bondarev également obligatoire pour les adeptes de la Bible, pour les chrétiens, comme pour tous ceux qui ne reconnaissent que la seule raison ; je voudrais réduire à néant tous les faux raisonnements qu’elle soulève de toutes parts, — car nous ne sommes jamais plus prêts à nous justifier que lorsque nous avons tort, — mais à quoi me servira d’écrire aussi bien et aussi longtemps que possible ? Toute ma logique ne convaincra pas mon lecteur s’il oppose son esprit au mien et surtout si son cœur reste froid.

Arrête donc, lecteur, pour un instant, le travail de ton esprit, ne discute pas, n’analyse pas ; qui que tu sois, quels que soient les talents dont la nature t’a doué, consulte seulement ton cœur. Quelle que soit ta bonté pour les tiens ou pour ceux qui t’entourent, quelle que soit ta situation sociale, — homme d’État, artiste, savant, médecin, professeur, — peux-tu rester impassible devant ton thé et ton dîner, continuer tes occupations, quand au bas de ton perron tu vois ou tu entends un gueux que le froid ou la faim font souffrir ? Non, n’est-ce pas ? Et cependant ces misérables y sont toujours : s’ils ne sont pas à ton perron, ils sont à dix mètres, à dix kilomètres, ils existent et tu le sais.

Tu ne peux donc demeurer calme, car tu ne peux goûter aucune joie que cette pensée n’empoisonne. Car pour ne pas les voir à ton perron, tu devras te cacher, les repousser par ta froideur, ou fuir quelque part où ils ne soient pas. Mais ils sont partout ; et, s’il se trouvait un endroit où tu pourrais ne pas les voir, tu serais encore poursuivi par ta conscience !

Que feras-tu donc ? Tu le sais : la doctrine de la vérité te le dit. Va jusqu’en bas (ou plutôt ce qui te semble le bas, mais qui est le haut), va avec ceux qui couvrent les pauvres et nourrissent les affamés ; va ! tu n’as rien à craindre et beaucoup à gagner ! Va dans leurs rangs, cultive la terre de tes mains faibles et inhabiles, fais ce travail qui nous donne le vêtement et le pain. Va ! et pour la première fois tu sentiras le sol assuré sous tes pas, tu marcheras en homme libre, tu seras chez toi, tu n’auras plus rien à chercher.

Tu éprouveras cette joie complète que tu ne trouveras point derrière les portes closes et les rideaux baissés de tes appartements. Tu connaîtras un bonheur inconnu, tu sauras pour la première fois comment ces hommes simples et forts, ces frères loin de toi, t’ont nourri jusqu’ici. Tu seras étonné de rencontrer chez eux des vertus que tu ignorais : la modestie, la bonté. Au lieu du mépris et des railleries que tu pouvais attendre, ils te prodigueront, quand tu reviendras de ton erreur, leur tendresse et leur estime ; ils te seront reconnaissants de venir les aider de tes mains peu habiles au travail après avoir vécu par eux et les avoir méprisés.

Tu comprendras alors que ce qui te paraissait une petite île où tu fuyais la mer envahissante, n’était qu’une mare où tu te noyais, et que la mer que tu redoutais était la terre ferme où tu marcheras paisible et heureux, sans le moindre doute, car, quittant le chemin du mensonge où tu t’égarais jusqu’ici, tu avanceras dans la voie de Dieu et de la vérité.