Pierrot chien de Belgique/Introduction

Traduction par Fanny Mathot.
Paul Ollendorf (p. v-vi).

INTRODUCTION DE L’AUTEUR



La Belgique gît terrassée et sanglante. Les hordes guerrières se sont ruées à travers ses prés unis et fertiles.

Le long de ses paisibles cours d’eau les créatures de Dieu ont fait couler leur sang. Sous ses grands arbres ont éclaté les foudres de la haine des hommes.

Son roi et ses braves soldats se sont battus pour sauver ce qui était leur bien ; accablés par le nombre ils ont dû se retirer et laisser leur riant pays souffrir de la désolation qui fut toujours l’ambition du conquérants.

Ses vieilles cités fument. La prospérité des temps passés est à jamais détruite.

La Belgique gît gémissante.

Par-dessus la mer nous avons entendu les hommes et les femmes se lamentant parmi les ruines de leurs maisons, honnêtes citadins, modestes campagnards, Wallons et Flamands qui ne pensaient pas à mal et n’avaient commis aucun méfait. Et parmi les cris d’angoisse et de désespoir vinrent jusqu’à moi les pleurs d’une petite fille nommée Lisa et la voix d’un vieux chien qui cherchait son maître.


W. A. D.