Pierre Deloire — Goyau

Pierre Deloire (pseudonyme de )
Georges Goyau (Léon Grégoire) — Autour du catholicisme social
La Revue socialistetome XXVI (p. 121).
Georges Goyau (Léon Grégoire). — Autour du catholicisme social.
(Perrin et Cie, libraires-éditeurs)

Les chapitres de ce volume, à l’exception d’un seul, ont été publiés dans la Quinzaine à partir du mois de mai 1896. Le seul qui n’ait pas été publié dans la Quinzaine, l’article sur l’élection de M. de Mun à l’Académie française, a paru dans le Figaro du 2 avril 1897.

On trouvera dans ce recueil, pour le détail, des renseignements intéressants sur le néo-catholicisme et surtout sur le catholicisme social. On y trouvera des matériaux qui pourraient servir à faire un livre sur la question, pourvu qu’on les critiquât sérieusement.

Car l’auteur n’a pas voulu faire et n’a pas fait un livre : les articles qui se suivent ici ne composent pas un ensemble ; ils avoisinent seulement.

Et ces articles, eux-mêmes, ne sont pas sérieux : ils sont studieux, parfois pénibles, zélés, attentifs ; ils ne sont ni sérieux ni consciencieux. L’auteur y donne l’impression d’un élève appliqué, assuré, docile, très bien élevé, sans critique personnelle, sans jugement, sans connaissance personnelle des hommes comme ils sont. Il a dû lire dans sa jeunesse beaucoup de livres difficiles.

En particulier, il a comme un don malheureux de ne pas voir les difficultés où se heurtent les hommes consciencieux : sans cesse il parle de la morale comme s’il n’y avait jamais eu de Kant ; sans cesse il parle de la tradition juive et chrétienne comme s’il n’y avait jamais eu d’exégèse ; toujours il veut se faire croire que tout est pour le mieux dans la plus unie des églises ; il veut bien ignorer que Léon XIII, infaillible encore, n’est plus catholique social. Pour tout dire, il s’imagine que M. Brunetière est un des « penseurs contemporains ».

Pierre Deloire