Petits Poèmes d’Automne/Au bord de la lointaine grève

Petits Poèmes d’automneLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 61-62).

I

Au bord de la lointaine grève
Où nous conduisit la Chimère,
Puisez dans la coupe du rêve,
Ô mes frères, cette onde amère.

En l’azur du soir les sirènes
Nous chanteront, surnaturelles,
L’histoire des rois et des reines
Qui moururent d’amour pour elles.


Oubliez le casque et l’épée
Dont la cime et la lame en flamme
Tonnèrent dans mainte épopée.
Vainement, pour l’Or et la Femme.

C’est ici le pays du rêve ;
Abreuvez-vous de l’onde amère,
Ô frères, au bord de la grève
Où nous conduisit la Chimère.