Petite Bukharie. Réforme de l’administration judiciaire

PETITE BUKHARIE..

(RÉFORME DE L’ADMINISTRATION JUDICIAIRE. — PROHIBITION DU COMMERCE DU THÉ.)

Le gouverneur de la petite Bukharie, résidant à Cashgar, Ma-Jen-Ching, qui était gouverneur à Canton lors de l’expédition de l’amiral Drury, a recommandé à S. M. de réduire les taxes et les amendes qu’imposent tous les tribunaux de ce pays. On a découvert qu’avant la dernière révolte, les chefs et les officiers du gouvernement se permettaient contre les malheureux mahométans des exactions continuelles, sous prétexte du bien public, alors qu’ils n’avaient en vue que leur intérêt particulier. L’empereur a applaudi au projet du gouverneur, et l’a adopté. Il a voulu aussi que le décret fût gravé sur le roc en caractères ineffaçables, afin que tous les habitans mahométans pussent en prendre connaissance.

Un autre décret établit la faculté de l’appel d’un tribunal à l’autre, jusqu’au résident, et, dans le cas de déni de justice, la partie lésée pourra s’adresser une fois par an aux tribunaux de Pékin. Mais il faut que les plaintes soient fondées, autrement l’appelant sera lui-même puni comme faux accusateur.

Le gouverneur de la petite Bukharie est actuellement commissaire impérial à Cashgar ; il cherche tous les moyens imaginables pour empêcher toute relation des habitans avec les nations étrangères et avec les tribus du nord, du sud et de l’ouest. Les communications seront surveillées et fermées. Le thé, qu’on transportait chez les tribus étrangères à travers le désert de Chamo ou de Kobi, ne pourra plus passer. Le gouvernement n’autorise que le passage par la porte Kia-ju-kwan de la quantité de thé nécessaire aux sujets mahométans de Sa Majesté, et le prix de ce thé restera invariable.

Une tribu marchande appelée Haou-han pourra trafiquer dans un lieu désigné, sous l’inspection d’un officier et de 200 soldats. L’autorité fixera le prix de chaque article de commerce, et l’on ne pourra faire que des échanges. Aucun argent chinois ne pourra passer les frontières ; toute infraction sera sévèrement punie ; les marchandises seront confisquées. Tous les officiers et fonctionnaires publics sont chargés de l’exécution de ce décret.