Petit nombril, que mon penser adore

Petit nombril, que mon penser adore
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 312-313).

XIIII

Petit nombril, que mon penser adore,
Et non mon œil, qui n’eut oncques le bien
Que de te voir, et qui merites bien
Que quelque ville on te bastisse encore.

Signe amoureux, duquel Amour s’honore,
Representant l’Androgyne lien,
Et le courroux du grand Saturnien,
Dont le nombril tousjours se rememore.
Ny ce beau chef, ny ces yeux, ny ce front,
Ny ce beau sein où les fleches se font,
Que les beautez diversement se forgent,
Ne me pourroient la douleur alenter,
Sans esperer quelque jour de taster
Ton compagnon, où les amours se logent.