Petit larousse illustré/1906/Tome 1

Larousse (1p. 3-17).

PETIT

LAROUSSE

ILLUSTRÉ




Cinquième Édition

PETIT

LAROUSSE

ILLUSTRÉ

NOUVEAU DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE

CLAUDE AUGÉ

5.800 Gravure. - 130 Tableaux. - 120 Cartes.

Un dictionnaire sans exemples
est un squelette.


PARIS

LIBRAIRIE LAROUSSE

17, RUE MONTPARNASSE, 17

SUCCURSALE : Rue des Écoles, 58 (Sorbonne)

1906

AUX LECTEURS

________________________


et ouvrage a été dirigé par Claude Augé, Directeur du Nouveau Larousse illustré : c’est dire qu’il a été conçu sur le plan et conduit d’après les méthodes qui ont assuré le succès de son aîné ; c’est dire aussi qu’il est à la fois le plus complet, le mieux informé et le plus attrayant des dictionnaires manuels.

Divisé en trois parties : langue française, locutions, histoire et géographie, le Petit Larousse illustré contient :


POUR LE TEXTE


Toutes les matières des ouvrages du même genre : langue, lettres, sciences, arts (nombreux exemples à l’appui des définitions), prononciation figurée, étymologies, développements encyclopédiques (droit, médecine usuelle, grammaire, arithmétique, géométrie, physique, chimie, histoire naturelle, agriculture, hygiène, astronomie, dessin, etc.) aux mots les plus importants de la langue, etc. ;

L’Histoire, la Mythologie, la Biographie, la Géographie ;

Et, de plus, des parties neuves et originales, savoir :

Les synonymes (dans les définitions mêmes), les antonymes, les proverbes et les locutions proverbiales ;

Les Locutions latines et étrangères (imprimées sur papier rose) ;

Des Résumés historiques, géographiques, littéraires, etc., qui forment un mémento précieux pour la préparation des leçons et des examens ;

La Biographie des contemporains illustres ;

Des Notices bibliographiques se rapportant aux principaux ouvrages de toutes les littératures ;

La Monographie des œuvres d’art célèbres : monuments, tableaux, gravures, statues, opéras, opéras-comiques, etc. ;

Les Types et Personnages littéraires et sociaux ;

Une Liste complète des académiciens, des sénateurs et des députés actuels.


POUR L’ILLUSTRATION


5800 Gravures distribuées dans le texte ;

130 Tableaux encyclopédiques, dont 4 en couleurs ;

880 Portraits des personnages célèbres de tous les temps et de tous les pays, d’après les monnaies, les médailles, les tableaux, les photographies ;

120 Cartes géographiques, dont 7 en couleurs.


Cette illustration, d’une facture très fine et parfaitement homogène, est essentiellement documentaire : la fantaisie n’y a aucune part. Elle constitue, du commencement à la fin, une leçon de choses, et l’on constatera que les tableaux sont autant de synthèses en images, dont la portée éducative et la valeur suggestive sont incontestables.

Si le Directeur du Nouveau Larousse illustré s’est réservé, dans la conduite, l’élaboration et la rédaction de ce livre la part principale, il n’en a pas moins cru devoir s’entourer, pour assurer la plus grande précision dans les définitions techniques, d’un certain nombre de collaborateurs dont voici les noms :

Augé (Paul), licencié ès sciences physiques et chimiques.
Boucheny (Gaston), licencié ès sciences physiques et mathématiques.
Coquelin (Louis), licencié ès lettres.
Guillemonat (Auguste), docteur en médecine, maître de conférences au Collège de France.
Haurigot (Georges), homme de lettres.
Legrand (Max), avocat.
Treffel (Georges), ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire et de géographie.

L’établissement et le choix du vocabulaire présentaient de réelles difficultés. Après mûre réflexion, il a été décidé de n’omettre aucun mot consacré par l’usage ; mais on n’a pas cru devoir, pour le vain plaisir d’accumuler des vocables, conserver une place aux expressions tombées en désuétude, ou accueillir sans discernement tous les néologismes bizarres échappés à la fantaisie d’un écrivain ; la langue usuelle, celle qu’il importe surtout de connaître, en offre d’ailleurs le plus souvent les équivalents exacts. Par ce triage judicieux des mots, l’adjonction constante de leurs synonymes et antonymes, l’explication précise des locutions où ils entrent, ce dictionnaire devient le répertoire du bon langage et du bon style français. D’autre part, l’élimination des détails oiseux a permis de donner des développements plus considérables aux articles encyclopédiques qui, tant par la forme que par le fond, assurent à notre livre le caractère d’un manuel pratique et vivant.

Les définitions sont appuyées d’exemples qui précisent le sens en même temps qu’ils le complètent. Les locutions latines et étrangères, dont la source est rigoureusement indiquée, sont traduites littéralement, puis expliquées ou accompagnées d’exemples qui en font ressortir les applications les plus fréquentes. Enfin, la partie historique, biographique, géographique, littéraire et artistique, n’est pas une sèche énumération de noms propres et de dates : sur chaque événement, sur chaque chef-d’œuvre, sur chaque pays, sur chaque personnage célèbre, le lecteur est certain de trouver une monographie concise, mais caractéristique. Et comme une large place a été faite au détail anecdotique, notre ouvrage se trouve présenter l’utilité du dictionnaire en même temps que l’agrément du livre de lecture.

Ainsi compris, bien proportionné dans toutes ses parties, le Petit Larousse illustré nous paraît devoir donner satisfaction à tous ceux qui veulent avoir sous la main un dictionnaire véritablement pratique. Si, pour le rendre plus facilement maniable et moins encombrant, on a fait choix d’un format moyen, il n’en est pas moins d’une abondance et d’une richesse qui lui permettent de soutenir avantageusement la comparaison même avec des ouvrages en apparence plus considérables.

On a, en un mot, prétendu réaliser le type de Dictionnaire manuel, et il sera permis aux Éditeurs de croire que ce nouvel ouvrage démontrera une fois encore la supériorité des Dictionnaires Larousse, malgré les nombreuses imitations dont ils ont été si souvent l’objet.

LES ÉDITEURS

PRINCIPAUX TABLEAUX

Abrévations. Empire (style). Musique.
Afrique. Escrime. Natation.
Agriculture. Étrusque (art). Navire à vapeur.
Allemand (alphabet). Europe. Navire à voile.
Amérique. Fléaux de la nature. Océanie.
Arabe (art). Fortifications. Oiseaux.
Arcs. Géographiques (termes). Ordres.
Armes. Gothique (art). Ornements.
Armures. Grec (art). Pavillons (en couleurs),
Articulés. Grec (alphabet).
2 planches.
Artillerie. Gymnastique. Phénicien (art).
Asie. Habitation. Plante.
Assyrien (art). Harnais. Poissons.
Automobiles. Hauteurs. Pompiers.
Aveugles (alphabet des). Hindou (art). Renaissance.
Ballons. Homme (2 planches). Reptile.
Blason (en couleurs). Infanterie. Roman (art).
Bœufs. Japonais (art). Russe (alphabet).
Boxe et savate. Lignes. Sauts.
Bizantin (art). Locomotives. Solides.
Canne et bâton. Machine (à vapeur). Sourds-muets (alphabet des).
Cavalerie Maison. Squelette.
Champignons (en couleurs). Mammifères. Styles (Louis XIII,
Château fort. Marine (2 planches).
Louis XIV, Louis XV,
Chemin de fer. Merveilles du monde.
Louis XVI, moderne,
Cheval. Météores.
2 planches).
Chien. Métrique (système). Surfaces.
Chinois (art). Microbes. Taille.
Coiffures. Militaires (costumes) 2 pl. Télégraphe Morse.
Costume civil (2 planches). Mines. Télégraphe-Téléphone.
Couture. Mollusques, etc. Topographie.
Égyptien (art). Monnaie (4 tableaux). Véhicules.


CARTES

Cartes des cinq parties du monde.

Planisphère terrestre et planisphère céleste (au mot Terre).

Cartes des principaux États.

Cartes des départements français.

Cartes en couleur :

Afrique, Amérique, Asie, Europe, Océanie, Planisphère terrestre (au mot Terre), France (sur double page).


ABRÉVIATIONS

EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE

Abs. Aboolu. Aboolum. Abaolument. A<!.j. Adiecut. AdJectif. Ad eelvement. Adm. Adminiatralon. AdY. AdYOrbe. Atll. Atdaenl. !f.•· Af,riculturc. Mëm. ~lf;!:"cs. Altbr. Allératlon. Anat. Anatomie. Anc. An~~ien. Angl. Anglais. Ant. Ant.onyme. Anlq. AntiqUité. Ar. Arabe. Arbor. Arboriculture. Arehéol. Areh~ologla. Arehit. Architecture. Arith. Arilhmt!llque. Arr. ou Ar- rond. ArrondJIIement. Art. Article. Arllll. Artillerie. Art mU. Art militaire. Arl vi:lér. Art vt!lérin&ira. A•tr. Astronomie. Ali. ou Au· jourd"h . Aliourd’bul. Auxi!. Auslll&ire. B.- art•. Beau:r.... - 11. BaolaL Baalalln. Bibl. Bible. Bibliogr. Bibliographie. Biao. Blaoon. Bot. Bola’Diquo. C.-t.-d. C’eat-A-dlre. Cap. capitale. Carros•. carrouerle. Chanc. Chancelltrie. Cbarp. Charpenterie. Chus. Cbaaae. Ch. de t. Chemin de ter. Chlm. Chimie. Chin. Cbinoi•. Cb.- 1. de c. Cbet-llou do eanton. Chor6gr. Choregraphie. Com. ou Comm. Commerce. Cond. pres. CondJIonnel prioent. Conj. Conjonrtlon. Conj. Coujugue. Con&tr. Construction. Contr. Contracté. Cruat. Cruatacéo. Culo. Cuisine. Dèm. Démonatratlt. !>~p. l>t!partement. l>ét. Déterminatif. Dimin, Diminutif. Dr. Droit. B. Eat. Ell. Elliptique Entom. Entomologie. Escr. Etcrime. Eap. Espagnol. ~:m. ra:.·:w!~: Fauconn. Faueoonerte. Fém. Féminin. F~od. Féodalité. Fig. Figurément. Fig. de rMt. Figure de rhétorique. Fin. Flnanees. FI. Fleuve Forut. ForiiOcatlono. Fr. Françalo. Fut. Futur. Généal. Généalode. ~~f.’. Gé:fo:r.laie. Géom- 8::.:J~e. g:~· 8:-" lque. Gram. ou Gramm. Grammaire. g~aphol. Pibewiki (d)-gle. Hébr. · Hébreu, hébraïque. Hlnd. Hindou. Hlol. nat. Hlotolre naturelle. lllotol. Hloto!ogle. llorl. Horlogerie. Hortlc. llortlcullure. lmpart. Imparfait. lmpér. Impérattr. lmpen. lmpcraonnel. f:r· I:cPibewiki (d)::rr.œ· lndét. lndéftnl. lof. lnftnltlf. lnterJ. lnlerjee&lon. Intr. Intransitif (verbal. Pibewiki (d):· au pl. f:;:~l!J.~:.plurie • Jron. Ironique. fl!i. Pibewiki (d) 6 août 2013 à 20:09 (UTC). . . Japon. Japonalo. Jard. Jai-dlnage. Kil. carr. Kilomètre earr6. Lat. Latin. · Litt. LILiératnra. Lilurg. Llturlfie. Loe. idv. Locuùon IUiverbWe. Loc. conj. Locutlora conJonctive. Loc. lat. Locution latfoe. Loc. prep. Locution prepositive. Log. Logique. l. Mort. M. MldJ. Maçonn. Maçonnerie. Man. Manège. lllar. Marine. Mue. ou lll. Maoeulin. Math. Mathématique. Mfc. ou Mécan. Mêealllqne. MM. Médoctne. llleouis. Menuiserie. M6tall. M6tallurgle. =::!.t ~m~,~~e. Minér. Miroéralogle. Mllliq. llluolque. MJtb. Mythologie. N. Nom. N. Nord (ch. de ferl. N. Nord (pointCirdlnal). Néol. Néoiogiome. N. t. Nom ffminin. N.t. pl. Nom féminin pluriel. N. m. Nom masculin. N. m . pl. Nommucultnpluriel Num. Numéral. O. Oueot (eh. de fer). O. Oueot(potntcardJnal). OnomaL Onomatop~. Opf.oo. 8l:J>:OSition. gl!.s: o~:Ï: --- Or!. Orlt!ano. Orullb. OrnitbolOI!ia. P. et eh. Ponta etèha......... _ Pal. Palalo. Parantlphr. Par antlphrue. Par dén1gr. Par dénogremenL Par est. Par extension ParplaioanL Par ~lalsantUie. Part. pau. Parttcipc pasa6. ~: Pibewiki (d)- ~’!~c~oEf.t!aelaL Paso. IndU. Puoé lndéftrli. Pathol. Pathologie. Pécb. Pêche. Peint. Peinture. NJor. Péjoratif. Pé oraUv. Pf!jorativemeat. Per• . Personne. Peu Ul. P~u usité. Phlloo. Philosophie, Pbyoiol. Physiologie. ~~yoiq. ~J:.~1~·· P.·L . -11 . PPibewiki (d)ée~JOD·MMia- Po6t, Poél!que. Pop. Populaire. Po••· Pot~easit. PraL Pratique. Prép. Prépooltion. Pres. Present. Prlv. Privatif. Procéd. Procédure. Pron. Proraom. Prov. Proverb~. Poychol. PoycholnFiO. Pyro’ -ehn. Pyrotocbnie. Rad. Radical. Rel. Reliure. Rbêl. Rh,torique. R. d. Rive droite. R. g. Rive gauche. Rh. Rlvi~re. S. SUd. S. Siècle. 8. -afll. sous-allluent. Sanacr. Sanaerit. Sculpt. Sculpture. Stng. ou S. Singulier. S.- pr. ou S. -prêt. Scuo-prt!teeture. Subj. · Subjonctlt. SubalantiY. SubotantinmenL Subol. par- s.:’~i. •-erb. Pibewiki (d)!l:::~~P,~~ial. Suéd. SuMoio. Super!. Superlatif. Syn. Synonyme. T. Terme. Tecbn. Teehnolorie. Tbéol. Tbt!ologie. ~~orr- H~graphle. V. Voir. v. Ville. V. Verbe. v. a. Verbe actif. V. tr. Verbe trançall. V. n. Vtorbe neutre. V. pr. V•rbe pronominal. ’Vin. ’Vêooerl e. Ville. Viticulture. Vs. Vleu:o:. Vs tr. Vi•us trançalo. Zoo}. Zoologie.


LANGUE FRANÇAISE


n. m. La première lettre de l’alphabet, et la première des voyelles : un A majuscule ; des a minuscules. Prouver par A + B, prouver mathématiquement. Ne savoir ni A ni B, être fort ignorant.

A (sans accent) 3e pers. du sing. de l’ind. prés, du verbe avoir : l’alphabet français a vingt-cinq lettres.

À prép. Prend l’accent grave et exprime un rapport de tendance : aller à Paris ; de situation : être à la campagne ; de provenance : boire à une source.

A ou AB ou ABS prép. qui signifie de, par, pour indiquer un rapport d’éloignement, d’extraction, de séparation, de privation, et qui entre comme préfixe dans la composition de certains mots français : atone, abjuration, abstention.

ABACA n. m. Espèce de bananier qui fournit une matière textile appelée chanvre de Manille.

ABAISSANT (bè-san), E adj. Qui sert à abaisser. Fig. Humiliant, dégradant : acte abaissant.

ABAISSE (bè-se) n. f. Pâte amincie par le rouleau.

ABAISSE-LANGUE (lan-ghe) n. m. invar. Instrument qu’on emploie en médecine pour abaisser la langue et apercevoir l’intérieur de la gorge.

ABAISSEMENT (bè-se-man) n. m. Action de diminuer quelque chose en hauteur : l' abaissement d’un mur. Action d’un corps qui, en baissant, s’éloigne d’un point plus élevé : le froid produit l’abaissement du mercure dans le thermomètre. Fig. Humiliation : Louis XI travailla à l’abaissement des grands vassaux. Amoindrissement : l’abaissement des salaires. État de décadence : l’abaissement de la littérature.

ABAISSER (bè-sé) v. a. (rad. bas). Mettre plus bas pour couvrir : abaisser les paupières. Diminuer la hauteur : abaisser un mur. Faire descendre : abaisser un store. Réduire : abaisser une taxe. Abaisser une perpendiculaire, la mener d’un point sur une ligne ou sur un plan. Fig. Humilier : Richelieu abaissa les grands. S’abaisser v. pr. S’humilier, s’avilir : s’abaisser à de plates excuses. Devenir plus bas : les nuages s’abaissent. Ant. Élever, hausser ; glorifier, vanter.

ABAISSEUR (bè-seur) adj. et n. m. Se dit d’un muscle qui sert à abaisser la partie du corps à laquelle il est attaché.


ABAJOUE (joû) n. f. Poche que certains animaux (singes, chéiroptères, etc.) ont à l’intérieur de chacune des joues et où ils mettent en réserve des aliments. Fig. Joue pendante.

ABALIÉNATION (si-on) n. f. Dr. rom. Cession, aliénation : abaliénation de terres, de troupeaux.

ABALIÉNER () v. a. Faire une abaliénation.

ABALOURDIR v. a. Rendre lourd, stupide : les mauvais traitements abalourdissent un enfant.

ABALOURDISSEMENT (di-se-man) n. m. Action d’abalourdir. État d’une personne abalourdie.

ABANDON n. m. État d’une personne ou d’une chose délaissée : Christophe Colomb mourut dans l’abandon. Négligence aimable dans le discours, le style, les manières, etc. Oubli : abandon de soi-même. Renonciation, désistement : abandon d’un droit. À l’abandon loc. adv. Sans soin, en désordre : laisser ses enfants, sa maison à l’abandon.

ABANDONNABLE (do-na-ble) adj. Qui peut, qui doit être abandonné : projet abandonnable.

ABANDONNATAIRE (do-na-tè-re) n. Dr. Personne au profit de qui est fait un abandon de biens.

ABANDONNATEUR, TRICE (do-na) n. Dr. Personne qui fait un abandon de ses biens.

ABANDONNÉ (do-né), E n. Personne qui est dans l’abandon : soulageons les abandonnés.

ABANDONNEMENT (do-ne-man) n. m. Délaissement entier. Acte de cession : abandonnement de biens.

ABANDONNER (do-né) v. a. Quitter, délaisser entièrement : abandonner sa maison. Renoncer à : abandonner ses prétentions. Négliger : abandonner ses devoirs. Confier : Anne d’Autriche abandonna le pouvoir à Mazarin. Livrer : abandonner une ville au pillage. S’abandonner v. pr. Se livrer : s’abandonner à la joie. Perdre courage : une âme forte ne s’abandonne jamais. Ant. Garder, retenir.

ABANDONNEUR, EUSE (do-neur, eu-ze) adj. et n. Se dit d’une personne qui abandonne.

ABAQUE n. m. Archit.

Tailloir, tablette formant la partie supérieure du chapiteau d’une colonne. Antiq. Machine à calculer en usage chez les Romains. (V. boulier.) Système de lignes tracées sur un plan et

correspondant à une équation donnée qu’elles permettent d’étudier. Table à jouer, à lire. Dressoir.

ABASOURDIR (sour) v. a. (rad. sourd). Assourdir, étourdir par un grand bruit : Coup de tonnerre qui abasourdit. Fig. Consterner, hébéter.

ABASOURDISSANT (sour-di-san), E adj. Qui est propre à abasourdir, à étourdir : bruit abasourdissant, nouvelle abasourdissante.

ABASOURDISSEMENT (sour-di-se-man) n. m. Assourdissement. Fig. Stupeur.

ABAT ou ABAS (ba) n. m. Averse soudaine : un grand amas d’eau.

ABAT (ba) n. m. Action d’abattre, de tuer : l’abat des animaux. Ce qui est abattu. Syn. de abatis.

ABATAGE n. m. Action d’abattre les arbres, de tuer les animaux. Fig. et fam. Verte semonce.

ABÂTARDIR v. a. (de bâtard). Altérer, faire dégénérer. Fig. : une longue servitude abâtardit le courage. S’abâtardir. v. pr. Dégénérer.

ABÂTARDISSEMENT (di-se-man) n. m. (de abâtardir). Dégénération. Altération, au prop. et au fig. : l’abâtardissement d’une race, de l’esprit.

ABATÉE () n. f. Mouvement d’un navire qui fait que la proue s’écarte de la ligne du vent.

ABAT-FAIM (ba-fin) n. m. invar. Pièce de résistance qu’on sert d’abord pour apaiser, abattre la faim des convives.

ABAT-FOIN (ba) n. m. Invar. Ouverture dans le plancher d’un grenier, au-dessus d’une écurie, d’une étable, et par laquelle on jette le fourrage dans le râtelier.

ABATIS (ti) Quantité de choses abattues, telles que bois, arbres, maisons ; ou tuées, telles que bêtes fauves, gibier. Tête, cou, aileron•, pattes de volaille.

ABAT-JOUR (ba) n. m. invar. Réflecteur qui rabat


la lumière des lampes. Fenêtre inclinée qui reçoit le jour d’en haut. Auvent élevé devant les magasins ou boutiques pour intercepter les rayons du soleil. Sorte de visière qui sert à préserver les yeux d’une lumière trop vive.

ABAT-SON ou ABAT-SONS (ba) n. m. Série de lames que l’on pose de biais dans les baies des clochers pour renvoyer le son ou les sons vers le sol. Pl. des abat-son ou abat-sons.


ABATTABLE (ba-ta-ble) adj. Susceptible d’être abattu.

ABATTANT (ba-tan) n. m. Pièce de menuiserie, qui s’élève ou s’abaisse à volonté : secrétaire à abattant.

ABATTEMENT (ba-te-man) n. m. (de abattre). Découragement, accablement, affaiblissement. Ant. Energie, courage.

ABATTEUR (ba-teur) a. m. Celui qui abat : abatteur d’arbres. Grand abatteur de besogne, qui en fait beaucoup.

ABATTOIR (ba-toir) n. m. Etablissement dans lequel les bouchers sont tenus d’abattre et de préparer les animaux destinés à la consommation.

ABATTRE (ba-tre) v. a. (de à et battre. — Se conj. comme battre.) Mettre à bas. renverser, détruire. démolir : abattre un arbre, un mur. Tuer : abattre du gibier, bestiaux abattus. Fig. Affaiblir : la fièvre abat. Décourager : quelle peur vous abat ? Abaisser : abattre l’orgueil. Faire cesser : la réflexion abattit sa colère. Accomplir avec rapidité : besogne abattue. S’abattre, v. pr. Tomber : les vieux chevaux s’abattent souvent. Se précipiter sur : l’épervier s’abat sur sa proie. Cesser, s’apaiser, diminuer : le vent s’abat. Prov. : Petite pluie abat grand vent (au pr.), quand il vient à pleuvoir, le vent s’apaise ; (au fig.), souvent peu de chose suffit pour calmer une grande colère. Ant. Elever, relever.

ABATTURE (ba-tu-re) n. f. Action d’abattre les glands. N. f. pl. Foulures laissées par le cert dans les broussailles : le cerf se reconnait à ses abattures.


ABAT-VENT (bG·Nra) n. m. invar. Petit auvent qui garantit de la pluie et du vent. Appareil en terre ou en tôle qu’on met sur les cheminées pour empêcher le vent d’y pénétrer ou d’y refouler la fumée.

Abat-vent.

ABAT-VOIX (ba-voi) n. m. invar. Couronnement d’une chaire à prêcher.

Abat-voix.

ABBATTIAL, E, AUX (a-ba-si-al) adj. Qui se rapporte à l’abbé, à l’abbesse, à l’abbaye : palais abbatial, église abbatiale : droits abbatiaux.

ABBAYE (a-bé-i) n. f. Monastère gouverné par un abbé ou une abbesse. Bâtiments du monastère. Prov. : Pour un moine l’abbaye ne se perd pas. l’absence d’une personne ne doit pas faire abandonner une entreprise, un projet. V. Part. hist.

ABBÉ (a-bé) n. m. (lat. abbas, père) Supérieur d’une abbaye. Ecclésiastique.

ABBESSE (a-bè-se) n. f. Supérieure d’un monastère de religieuses ayant titre d’abbaye.

ABC n. m. Petit livre contenant l’alphabet. Fig. Premiers éléments d’un art, d’une science : l’arithmétique est l’abc des mathématiques.

ABCÉDER (dé) v. n. (se conj. comme accélérer.) Se tourner en abcès : tumeur qui abcède.

ABCÈS (sè) n. m. Amas de pus dans une cavité accidentelle ou naturelle du corps.

ABD, mot arabe qui signifie serviteur et entre dans la composition de nombreux noms propres : Abd-el-Kader, Abd-el-Melik.

ABDICABLE adj. Qui peut, qui doit être abdiqué : fonctions abdicables.

ABDICATAIRE n. et adj. Se dit d’une personne qui a abdiqué.

ABDICATION n. f. Action d’abdiquer. V. Part. hist.

ABDIQUER () v. a. Renoncer volontairement ou de force à de hautes fonctions, et particulièrement à l’autorité souveraine : Dioclétien abdiqua l'empire. Renoncer à une chose que l'on possédait : abdiquer toute dignité, ses devoirs, ses biens.

ABDOMEN (mén) n. m. Partie du corps entre le thorax et le bassin et qui renferme les intestins.

ABDOMINAL adj. Qui appartient, qui se rapporte à l’abdomen : la cavité abdominale est tapissée par le péritoine.

ABDUCTEUR (duk) n. et adj. m. Se dit de tout muscle qui produit le mouvement d’abducUon : muscle abducteur : l’abducteur de l’œil.

ABDUCTION (duk-ti-on) n. f. Mouvement qui écarte un membre du plan médian que l’on suppose diviser le corps en deux moitiés symétriques.

ABÉCÉDAIRE (dé-re) adj. Qui concerne l’alphabet : ordre abécédaire. N. m. Livre élémentaire de lecture.

ABECQUEMENT (bé-ke-man) n. m. Action d’abecquer : l’abecquement d’un oiseau. (Vx.)

ABECQUÉE (bé-ké) v. a. (rad. bec). Donner la becquée : abecquer un oiseau.

ABÉE () n. f. (du vx. fr. bée, auj. baie, ouverture). Ouverture par laquelle coule l’eau qui fait mouvoir un moulin.

ABEILLAGE (bé-ll mll) n. m. Dr. féod. Droit des seigneurs sur les abeilles et les ruches de leurs vassaux.

ABEILLE (bé-ll mll) n. f. (lat. apis). Insecte hy-


ménoptère porte-aiguillon, produisant le miel et la cire : l’abeille est l’emblème de l’activité et du travail. L'apiculture est l'art d'élever les abeilles. — Les abeilles ont un corps velu, d'un brun fauve, six pattes et quatre ailes, un #aiguillon très acéré à l'extrémité de l'abdomen ; leur bouche est munie d'une trompe qui leur sert à puiser le suc des fleurs avec lequel elles fabriquent la cire dont elles font leurs cellules ou alvéoles, disposées en rayons, et le miel qu'elles y déposent. Chaque groupe ou essaim vit en société dans une ruche, sous l'autorité d'une reine.

ABEILLER (bè, ll mll., é), ÈRE adj. Relatif aux abeilles : industrie abeillère. N. m. Rucher.

ABERRANT (bèr-ran), E adj. Qui s'écarte, dévie.

ABERRATION (bèr-ra-si-on) n. f. (lat. aberratio). Mouvement apparent des étoiles fixes. Optiq. Dispersion des rayons lumineux : aberration de la lumière. Fig. Trouble, égarement, erreur de jugement : aberration du goût ; aberration des idées.

ABERRER (bèr-ré) v. n. Se tromper.

ABÊTIR v. a. Rendre stupide : la paresse d'esprit abêtit l'homme. V. n. et S'abêtir v. pr.Devenir stupide : cet enfant abêtit, s'abêtit de jour en jour.

ABÊTISSEMENT (ti-se-man) n. m. Action d'abêtir. Etat de celui qui est abêti.

ABHORRABLE (bo-ra-ble) adj. Qui mérite d'être abhorré.

ABHORRER (bo-ré) v. a. Avoir en horreur, détester, exécrer. Ant. Aimer, chérir, affectionner.

ABIÈS (bi-èss) n. m. (lat. abies). Nom scientifique du sapin (qui a donné son nom aux abiétinées.)

ABIÉTINÉES (né) n. f. pl. Tribu de conifères, comprenant des arbres résineux comme le pin, le sapin, le mélèze, etc. S. une abiétinée.

ABÎME n. m. (du gr. a priv., et bussos, fond). Gouffre, précipice très profond. Fig. Tout ce qui est extrême : un abîme de misère. Impénétrable : le cœur de l'homme est un abîme. Etre sur le bord de l'abîme, être sur le point de se ruiner, de se perdre.

ABÎMER (mé) v. a. Renverser, culbuter : Condé abîma l'infanterie espagnole à Rocroi.Gâter, endommager : la pluie abîme les chemins. S'abîmer v. pr. S'écrouler : la maison s'est abîmée dans les flammes. Fig. Se plonger : s'abîmer dans sa douleur.

AB INTESTAT (tès-ta) loc. prép. V. intestat.

ABIRRITANT (ab-ir-ri-tan), E adj. Qui est propre à diminuer l'irritation : remède abirritant.

ABIRRITATION (ab-ir-ri-ta-si-on) n. f. En médecine, le contraire de l'irritation.

ABIRRITER (ab-ir-ri-té) v. a. Diminuer la sensibilité, l'irritation dans une partie du corps.

ABJECT (ab-jèkt'), E adj. (lat. abjectus, jeté hors). Méprisable, bas, vil : homme, sentiments abjects. Ant. Elevé, noble.

ABJECTION (ab-jèk-si-on) n. f. Abaissement, avilissement, bassesse, en parlant du caractère, des sentiments : vivre dans l'abjection n'est pas vivre.

ABJURABLE adj. Qu'on peut, qu'on doit abjurer.

ABJURATION (ra-si-on) n. f. (lat. abjuratio, reniement). Renonciation solennelle à une religion : l'abjuration de Henri IV mit fin à la Ligue. Action de renoncer à une opinion, à une doctrine, etc.

ABJURATOIRE adj. Qui concerne l'abjuration : acte, formeule abjuratoire.

ABJURER (ab-ju-ré) v. a. Renoncer publiquement à une religion : Turenne abjura le calvinisme. Fig. Renoncer à une opinion, à une doctrine, etc. : abjurer Aristote, Descartes, etc.

ABLATIF, IVE adj. Qui a le caractère, la valeur de l'ablatif : proposition ablative. N. m. Cas de la déclinaison grecque, latine, etc., indiquant l'instrument, l'éloignement, l'origine, la matière.

ABLATION (si-on) n. f. Chir. Action de retrancher : l'ablation d'un membre, d'une tumeur.

ABLE n. m. ou ABLETTE (blè-te) n. f. Petit poisson d'eau douce à écailles argentées. — Les ables sont appelés poissons blancs ; les espèces les plus communes sont : le meunier, le gardon, le rotengle, la vandoise, le chevaine.

ABLÉGAT (ga) n. m. (préf. ab, et lat. legatus, envoyé). Vicaire d'un légat. Commissaire chargé par la cour pontificale de Rome d'une mission gracieuse, notamment de porter la barrette à un nouveau cardinal.


ABLÉGATION (si-on) n. f. Dignité, fonction d'ablégat.

ABLERET (rè) n. m. Filet carré, dit aussi carrelet. (V. ce mot).

ABLUANT (blu-an), E adj. Se dit des médicaments propres à enlever les matières putrides et visqueuses des ulcères. N. m. : un abluant.

ABLUER (blu-é) v. a. Laver du parchemin ou du papier avec une préparation pour enlever des taches ou raviver l'écriture.

ABLUTION (si-on) n. f. Chez les Orientaux, purification religieuse qui consiste à se laver le corps ou une partie du corps : l'ablution est en usage dans tous les cultes de l'Orient. Vin et eau que le prêtre verse sur ses doigts après la communion. Fam. Action de se laver.

ABNÉGATION (si-on) n. f. (lat. abnegatio, action de nier). Renoncement, sacrifice : faire abnégation de soi.

ABOI n. m. (de aboyer.) Cri du chien. N. m. pl. Dernières extrémités où le cerf est réduit. Fig.Situation désespérée : commerçant ruiné et aux abois.

ABOIEMENT ou ABOÎMENT (boi-man) n. m. Cri du chien. Fig. Cris importuns, réitérés, fatigants.

ABOLIR v. a. (lat. abolere). Supprimer, annuler, anéantir : abolir une loi. La Constituante abolit les droits féodaux. Ant. Conserver, maintenir.

ABOLISSABLE (li-sa-ble) adj. Qui doit ou peut être aboli : coutume abolissable.

ABOLISSEMENT (li-se-man) n. m. Action d'abolir ; suppression, anéantissement.

ABOLITIF, IVE adj. Qui abolit : loi abolitive.

ABOLITION (si-on) n. f. Annulation (en parlant des lois.) Suppression : Louis XVI ordonna l'abolition de la torture. La Convention vota l'abolition de la royauté. Ant. Conservation, maintien.

ABOLITIONNISME (si-o-nis-me) n. m. Doctrine des partisans de l'abolition de l'esclavage.

ABOLITIONNISTE (si-o-nis-te) adj. Qui se rapporte à l'abolitionnisme : système abolitionniste. N. Partisan de ce système.

ABOMASUM (zom’) n. m. Quatrième estomac des ruminants, appelé plus communément caillette : l'abomasum des veaux et des agneaux donne la présure qui sert à faire cailler le lait.

ABOMINABLE adj. Qui excite l'aversion, l'horreur : crime abominable. Très mauvais, exécrable, détestable : goût, temps abominable.

ABOMINABLEMENT (man) adv. D'une manière abominable. Fam. Fort mal : chanter abominablement.

ABOMINATION (si-on) n. f. Horreur : être en abomination aux gens de bien. Chose abominable : assister à des abominations.

ABOMINER (né) v. a. Avoir en horreur, détester.

ABONDAMMENT (da-man) adv. Avec abondance.

ABONDANCE n. f. Grande quantité : l'abondance des récoltes réjouit le laboureur.Ressources considérables : vivre dans l'abondance. Fig. Richesse, facilité d'élocution : parler avec abondance. En terme de collège, vin fortement coupé d'eau. D'abondance (parler), sans préparation. Corne d'abondance, corne remplie de fruits et de fleurs qui symbolise l'abondance. Prov. : Abondance de biens ne nuit pas, on accepte encore, par mesure de prévoyance, une chose dont on a déjà une quantité suffisante. Ant. Disette.

ABONDANT (dan), E adj. Qui abonde : récolte abondante. Fig. Riche en expressions, en tours de phrase : style abondant.

ABONDER (dé) v. n. (lat. abundare). Etre, avoir ou produire en abondance : la vigne abonde en France. Abonder dans le sens de quelqu'un, être de son avis.

ABONNÉ (bo-né), E n. Qui a pris un abonnement.

ABONNEMENT (bo-ne-man) n. m. Convention ou marché à forfait pour un temps limité : prendre un abonnement à un journal, à un théâtre.

ABONNER (bo-né) v. a. Prendre pour autrui un abonnement. S'abonner v. pr. Prendre un abonnement pour soi-même. Ant. Désabonner.

ABONNIR (bo-nir) v. a. (rad. bon.) Améliorer : abonnir un terrain. V. n. Devenir bon : le vin

Larousse (1p. 125).