Petit cours d’histoire de Belgique/p06/ch1

Maison d'édition Albert De Boeck (p. 111-112).



CHAPITRE I

Avènement de la Maison d’Autriche.


1. Avènement. — La maison d’Autriche fut mise en possession des Pays-Bas par le mariage de Maximilien d’Autriche avec Marie de Bourgogne en 1477.

2. Maximilien d’Autriche (1482-1493). — Après la mort de cette princesse, Maximilien gouverna les Pays-Bas au nom de son fils, en qualité de régent. Sa détestable administration fut troublée par de perpétuelles guerres civiles, qui contribuèrent puissamment à la décadence de Bruges au profit d’Anvers. Maximilien fut élevé à la dignité impériale en 1493.

3. Philippe le Beau (1493-1506). — Son fils Philippe le Beau lui succéda. Ce prince épousa Jeanne d’Espagne, fille de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille. Ce mariage funeste prépara la réunion des Pays-Bas avec l’Espagne, union fatale qui amena la ruine des Pays-Bas. Philippe étant allé en Espagne recueillir l’héritage d’Isabelle de Castille mourut subitement à Burgos en 1506.

4. Marguerite d’Autriche (1506-1515). — L’héritier de Philippe le Beau, son fils Charles, n’avait que six ans. La régence de Castille fut exercée pendant sa minorité, par son aïeul Ferdinand le Catholique et par un ministre de génie, le vieux cardinal Ximénès ; celle des Pays-Bas, par une princesse illustre. Marguerite d’Autriche, tante du jeune prince. Celui-ci eut pour gouverneur Guillaume de Croy, pour précepteur Adrien Boyens, doyen de Saint-Pierre à Louvain. Marguerite l’initia elle-même aux mystères de la politique et en fit un grand roi.

Cette princesse était douée des talents les plus remarquables. Elle déploya une habileté supérieure dans la diplomatie et une fermeté virile. À l’intérieur, elle provoqua un magnifique réveil de l’activité industrielle et commerciale, et s’entoura, à sa cour de Malines, d’une brillante pléiade d’hommes célèbres. Deux hommes surtout illustrèrent les Pays-Bas à cette époque : le grand peintre Quentin Metsijs, et le littérateur Érasme, de Rotterdam, qui fut choyé de tous les souverains. On l’a surnommé le Voltaire du XVIe siècle.