Petit cours d’histoire de Belgique/p04/ch1

Maison d'édition Albert De Boeck (p. 66-76).



CHAPITRE I

Les communes.


§ 1. — Origine des communes.


1. Naissance des villes. — La période romaine vit naître deux villes en Belgique : Tongres et Tournai, — et des bourgades autour des postes fortifiés qui protégeaient les routes : Menin, Wervicq, Gembloux, Perwez, Maestricht, Arlon, etc.

Plus tard, d’autres agglomérations se formèrent dans le voisinage d’une chapelle : Liège, Malines, Lierre ; d’un monastère : Mons, Saint-Ghislain, Saint-Trond, Nivelles, Stavelot ; au pied d’un château bien situé : Gand, Bruges, Anvers ; — autour de résidences princières : Louvain, Bruxelles, Namur.

Parmi ces villes, quelques-unes prirent de bonne heure une extension remarquable, grâce à une situation privilégiée qui permettait le négoce : Dinant, Huy, Liège, sur la Meuse, — Tournai, Gand, Anvers, sur l’Escaut, — Bruges, Ypres, etc.

2. Autonomie des villes. — Souvenons-nous que la justice, au temps de Charlemagne, était rendue dans les cantons par un centenier et des échevins ; que ceux-ci étaient nommés à vie par le prince. — Au milieu du désordre qui caractérise le IXe siècle, les détenteurs des fiefs en étaient devenus maîtres absolus, y exerçant tous les droits. De même les échevinages, dont l’unique mission était d’abord l’exercice de la juridiction[1], usurpèrent peu à peu le droit d’administrer les villes où ils résidaient, de diriger les travaux publics, de percevoir les impôts, de lever des soldats. Chaque ville fut alors une cité régie au gré de son échevinage sans intervention du souverain. Elle forma un fief, et l’échevinage une espèce de vassal collectif, ayant les mêmes droits sur la ville qu’un seigneur sur son fief, et les mêmes devoirs envers le prince. Et, de même encore que le seigneur féodal s’était fortifié contre les ennemis extérieurs par l’érection d’une forteresse, les échevinages, à leur tour, entourèrent de murs leurs villes. Cambrai avait ses remparts dès 877.

3. Chartes. — Cependant il arrivait parfois que le souverain voulait intervenir dans les affaires de la ville, réclamait des subsides trop forts, exigeait sans raison le service militaire. De là des contestations entre les échevins et le prince. Pour y mettre fin, les villes réclamèrent des actes écrits, des chartes[2], réglant avec précision les droits du souverain. Voici, par exemple, la charte consacrant l’indépendance de la ville de Huy, en 1066. Elle est de l’évêque Théoduin : « Les impôts de la ville seront employés à son usage exclusif. — Les Hutois prendront les armes pour l’évêque huit jours après l’entrée en campagne des bourgeois de Liège. — Ils seront jugés par les échevins. » — Charte d’Albert de Cuyck aux Liégeois : « Le service militaire sera dû seulement pour la défense du pays, et l’évêque fera d’abord la guerre pendant quinze jours avec ses vassaux fieffés. — Les Liégeois seront jugés par leurs échevins. — Les impôts seront consentis par les bourgeois. » Ainsi, des deux côtés, proclamation de l’indépendance des villes au point de vue judiciaire et administratif. Cette indépendance des villes n’était pas complète naturellement : la ville était vis-à-vis du prince dans la situation d’un seigneur féodal et devait en remplir les devoirs.

1. Naissance des villes. — Les premières villes belges Tongres et Tournai, furent fondées sous les romains. Des bourgades s’élevèrent à la même époque autour des postes fortifiés qui longeaient les routes, et plus tard dans le voisinage d’une chapelle ou d’un monastère, auprès de certains châteaux ou de résidences princières.

2. Leur autonomie. — Au milieu de l’effroyable désordre du IXe siècle, les échevins qui rendaient la justice dans les cantons se chargèrent aussi d’administrer les villes où ils résidaient. Ils les entourèrent de murailles, et se rendirent à peu près indépendants des souverains.

3. Chartes. — À partir du XIe siècle, ceux-ci par des actes écrits ou chartes, reconnurent cette autonomie des villes. La charte réglait l’organisation de la ville et indiquait avec précision les devoirs de la ville envers le prince.

4. Devoirs des villes. — Ces devoirs, identiques à ceux d’un seigneur féodal, comprenaient :

1° Le service militaire pour vingt ou trentie jours ;

2° Les aides en argent dans les cas principaux de chevalerie, mariage, captivité ou croisade.

Un officier du prince, le bailli, convoquait et présidait le tribunal des échevins, et exécutait les sentences.

§ 2. — Développement intérieur.


Trois classes d’habitants peuplaient les villes du IXe siècle :

1° Les nobles, seuls propriétaires du sol, tout-puissants dans la ville, car le prince choisissait parmi eux les échevins qui rendaient la justice et administraient la cité.

2° Les hommes libres ou bourgeois qui s’occupaient du haut négoce. Ils étaient soumis à la juridiction des échevins. Vers la fin du Xe} siècle, ils formèrent une puissante association, la gilde des Marchands[3] qui obtint de précieux privilèges pour le commerce : suppression de nombreux péages, établissement de marchés et de foires, création de routes nouvelles et de canaux. Riches de leur commerce, puissants par leur fraternelle union, les marchands s’élevèrent au niveau des nobles, avec lesquels ils se confondirent pour former le parti des grands.

3° Les serfs, ouvriers ou détaillants, étaient soumis d’abord à la juridiction de leurs maîtres. Le travail actif des villes leur permit d’acquérir une certaine aisance, et leur nombre devint considérable. Il en résulta qu’ils furent traités avec infiniment plus de douceur et d’équité que les pauvres serfs isolés des champs.

Vers le milieu du XIe siècle probablement, ils obtinrent en beaucoup d’endroits la liberté individuelle : ils furent libres de leur personne, purent se marier sans autorisation, posséder des biens en toute propriété, en disposer par testament. Les redevances et les corvées arbitraires firent place à des taxes fixes, ces villes furent des communes, c’est-à-dire des cités dans lesquelles « il n’y avait plus qu’un seul corps d’habitants, une seule magistrature, une même règle pour tous, astreignant tous aux mêmes lois et aux mêmes charges, aux mêmes droits et aux mêmes devoirs[4]. »

Que l’on ne s’y trompe pas cependant. Les petits eurent, dès lors, des droits civils sans doute, c’est-à-dire des garanties pour leurs biens et leurs personnes. Mais les grands restaient seuls administrateurs et justiciers. Aussi abusaient-ils souvent de leur pouvoir au détriment des petits ; ils pratiquaient d’ailleurs l’usure envers ceux-ci.

Mais voici qu’au XIIIe siècle et au commencement du XIVe, les gildes ouvrières s’organisent, souvent avec l’appui des souverains mécontents du pouvoir trop étendu des échevins. Elles ont des chefs et une bannière ; elles ont des armes, car les petits forment l’infanterie des milices bourgeoises, les grands servant à cheval. Les petits prennent confiance dans leurs forces. À leur tour, Ils réclament des droits politiques, c’est-à-dire le droit d’occuper les fonctions et emplois de la ville. Inutile de dire que les grands s’y opposèrent vivement. De là ces guerres civiles qui éclatèrent partout, pendant tout le XIVe siècle. Les souverains protégèrent tantôt les grands, tantôt, les petits, suivant leurs intérêts.

Mais les petits avaient pour eux le nombre, ils avaient pour eux le bon droit : ils triomphèrent et l’égalité politique fut proclamée.

Il y avait trois classes d’habitants dans les villes du IXe siècle :

1° Les nobles, seuls propriétaires du sol. Le prince choisissait parmi eux les échevins, qui administraient la ville et rendaient la justice ;

2° Les hommes libres ou bourgeois, qui s’occupaient du haut négoce. Au Xe siècle, ils organisèrent la puissante gilde des marchands, bientôt, par leurs richesses, ils s’élevèrent au rang des nobles, avec lesquels ils formèrent la classe des grands ;

3° Les serfs, artisans ou petits commerçants de détail.

Au XIe siècle, ils obtinrent la liberté personnelle, c’est-à-dire le droit de disposer de leur personne et de leurs biens : les villes furent, ainsi des communes.

Au XIIIe siècle, les petits formèrent des gildes ouvrières. Se plaignant alors des injustices des grands, ils réclamèrent le droit d’occuper aussi les magistratures. Il en résulta, pendant tout le XIVe siècle, des luttes très vives entre les petits et les grands. Finalement, l’égalité politique fut établie.

§ 3. — Privilèges des communes.


Les droits ou privilèges des bourgeois étaient reconnus par des actes écrits appelés chartes. Ils variaient considérablement d’une ville à l’autre, mais certains privilèges se rencontraient partout :

1° On trouvait dans chaque ville trois libertés fondamentales :

a) La libelle personnelle ou la libre disposition de sa personne et de ses biens.

Les bourgeois pouvaient aller et venir, se marier sans autorisation, posséder des biens en toute propriété, en disposer par testament, commercer librement.

b) La franchise judiciaire : le bourgeois ne pouvait être jugé que par ses échevins.

Il était dispensé des épreuves du feu et de l’eau, du duel judiciaire ; la preuve par témoins était seule admise.

c) La franchise administrative : la ville était administrée par des magistrats choisis parmi les bourgeois[5].

Ces magistrats siégeaient à l’hôtel de ville. Leurs actes étaient légalisés par un sceau communal. La ville fixait librement le subside à payer au suzerain. Prélevant elle-même ses impôts, elle avait sa caisse communale.

2. Chaque ville avait un marché hebdomadaire et une foire annuelle.

Les marchandises étaient mises en vente dans les halles, constructions souvent grandioses. — Parmi les foires, celle de Thourout avait une célébrité extraordinaire. Elle durait dix-neuf jours et attirait un concours immense de marchands de tous les pays.

3. Enfin la ville était ceinte de murailles et de fossés. Au centre s’élevait le beffroi.

Celui-ci renfermait la cloche de convocation : « Roland ! Roland ! je me nomme ! lisait-on sur celle de Gand, Tintement, c’est incendie ! Volée, c’est soulèvement ! On gardait précieusement, dans le secret du beffroi, les chartes de la ville enfermées dans des coffres en fer à plusieurs serrures.


§ 4. — Les Gildes.


1. Métiers. — L’institution la plus remarquable de l’organisation communale c’était la gilde industrielle, appelée corporation ou métier. Nous avons signalé plus haut l’époque de son apparition. Le métier comprenait tous les ouvriers de même profession. Le travail n’était pas libre : défense de s’y livrer à quiconque n’était pas d’une corporation. Le nombre de ces gildes variait suivant l’importance des villes. À Bruges et à Gand, on en comptait plus de cinquante : tisserands, foulons, brasseurs, chapeliers, etc.

Des conditions étaient requises pour l’admission dans un métier : il fallait, en particulier, être catholique et de bonnes mœurs. On débutait par être apprenti chez un maître. Quelques années d’apprentissage valaient le rang de compagnon, et alors le travail était payé d’un salaire. Enfin, on s’élevait à la maîtrise, on devenait patron à son tour, par la production d’un chef-d’œuvre, d’une pièce de drap, d’un chapeau, etc., de confection irréprochable.

Le métier était soumis à un règlement qui fixait les heures et les jours de travail, la qualité et le prix des produits. Il était dirigé par un doyen, qui veillait à l’honneur et aux intérêts du métier, ainsi qu’à l’observation stricte du règlement. — Le métier avait une caisse de secours et un lieu de réunion. Tous ses membres résidaient dans un même quartier, afin de pouvoir se réunir promptement quand la cloche de convocation les appelait aux armes. Tous combattaient ensemble, à pied, sous la bannière de la corporation.

2. Confréries militaires. — Il y avait aussi des gildes militaires ou confréries, dont les membres s’exerçaient avec le plus grand soin au maniement des armes. En cas de guerre, elles fournissaient des corps d’élite, à qui revenait le dangereux honneur de marcher en tête de l’armée.

La confrérie la plus ancienne était celle des Archers de Saint Sébastien. La plus célèbre était le Serment des Arbalétriers de Saint Georges. Chaque année, les frères de l’arbalète organisaient des tirs superbes. Le vainqueur du tir, proclamé Roi du serment, recevait une coupe magnifique de vermeil ou d’argent ciselé. On vit des souverains eux-mêmes prendre part à ces fêtes, des ducs de Brabant, le puissant empereur Charles Quint, l’infante Isabelle, etc.

1. Métiers. — On appelait corporation ou métier une association de tous les ouvriers qui s’adonnaient un même travail. Chaque métier comprenait trois sortes de personnes : les apprentis, les compagnons, dont le travail était salarié, et les maîtres-ouvriers ou patrons qui avaient produit leur chef-d’œuvre.

La corporation était dirigée par un doyen ; elle avait un règlement, une caisse de secours, un lieu de réunion. Les membres habitaient un même quartier, et combattaient ensemble sous la bannière de la corporation.

2. Confréries militaires. — Il y avait aussi des confréries militaires dont les membres s’exerçaient avec soin au maniement des armes. Elles formaient en cas de guerre des corps d’élite.

§ 5. — Communes riches et puissantes.


La période communale fut une époque de splendeur pour les Pays-Bas. Nos communes s’enrichirent par le commerce et l’industrie. Tandis que presque partout régnait encore la servitude féodale, elles proclamaient d’une manière éclatante que la liberté est la source féconde de la prospérité. Nos bourgeois enfin, également habiles à manier les outils ou les armes, affrontaient sur les champs de bataille la chevalerie orgueilleuse, et remportaient de glorieux triomphes.

1. Commerce et industrie. — Ces brillantes destinées avaient leur origine dans le travail. Le tissage des toiles et des étoffes de laines florissait en Flandre. La draperie s’y était prodigieusement développée ainsi que dans le Brabant. De nombreux établissements métallurgiques s’élevaient aux bords de la Meuse, où l’on avait découvert la houille dès l’an 1200. Les Dinantais battaient le cuivre.

Le commerce avait pris une extension magnifique : Bruges était surnommée la « Venise du Nord » et la « reine du négoce ». Son port à Damme recevait les navires de tous les pays. Elle commerçait avec 34 nations. On y vendait la laine, le cuir et le miel d’Écosse et d’Angleterre, les vins de Portugal et de Grèce, — le cuir d’Espagne, — la soie, le velours, les parfums de l’Orient, — les fourrures de la Russie, etc.

2. Villes principales. — Cette grande ville comptait 200.000 habitants ; Ypres et Gand étaient ses heureuses rivales.

Louvain, peuplée de 150.000 âmes, était la perle de la couronne de Brabant. Elle éclipsait les villes pourtant si prospères de Bruxelles, d’Anvers et de Malines.

Liège s’étendait dans une admirable situation sur les deux rives de la Meuse. Le même fleuve baignait les murs de Dinant la Chauldrière, de Namur, de Huy, de Maestricht.

Signalons encore Mons, la première cité du Hainaut, et Tournai. Deux cents villes, en un mot, émaillaient le sol des Pays-Bas, comparables, dit un contemporain, à cette terre heureuse des récits bibliques, où coulaient des ruisseaux de lait et de miel.

3. Luxe. — La bourgeoisie se plaisait à étaler ses richesses dans les fêtes. Quand Jeanne de Navarre, l’orgueilleuse reine de France, vint à Bruges, en 1301, elle ne put voir sans dépit les toilettes splendides des dames brugeoises : « Je croyais être seule reine ici, s’écria-t-elle, et j’en vois des centaines ». — On rapporte que dans un concours de déclamation à Anvers, la chambre de rhétorique de Malines, envoya trois cent vingt-six de ses membres, qui firent leur entrée à cheval, tous vêtus de satin et de velours, avec des ornements d’or et d’argent. — Dans les cérémonies publiques on faisait paraître les milices bourgeoises magnifiquement armées et vêtues de casques de velours[6].

Grâce à cette opulence, les bonnes villes étaient généreuses envers leurs princes et leur fournissaient des subsides considérables. Aussi nos souverains s’entouraient-ils d’un faste royal. Les ducs de Bourgogne tenaient une cour dont la magnificence était sans égale. Au Banquet des vœux, à Lille, en 1454, les tables étaient chargés de vaisselle d’or et de cristaux. Les mets descendaient du plafond sur de petits chars d’or. On voyait sur les immenses tables une église avec ses vitraux, ses cloches, son orgue, ses chantres, — une prairie parsemée de fleurs et d’arbrisseaux, avec des rochers de rubis et de saphirs, — un pâté colossal renfermant vingt-huit musiciens, — un lion vivant enchaîné à une colonne, etc.

Charles le Téméraire déploya une égale splendeur à Trêves, en vue de son couronnement comme roi de Bourgogne : « Jamais on n’avait vu un tel ruissellement, d’or, un tel étalage de damas et de velours, des tons les plus éclatants et du tissu le plus riche. L’œil en était ébloui et fatigué. Les simples cavaliers portaient des étoffes d’or et d’argent ».

4. Beaux-arts. — La richesse publique se manifestait d’une manière plus noble par l’érection de monuments somptueux, pour la plupart dans le style ogival ou gothique. C’étaient les cathédrales de Saint-Rombaut à Malines, de Saint-Bavon à Gand, de Notre-Dame à Anvers, de Sainte-Gudule à Bruxelles : — les merveilleux hôtels de ville de Bruxelles, de Louvain, d’Audenarde ; — les halles grandioses d’Ypres et de Bruges ; — les beffrois gigantesques de Tournai, de Gand, de Bruges, d’Ypres, etc.

Tous les arts, d’ailleurs, s’épanouirent admirablement dans nos cités. À côté d’illustres architectes, la bourgeoisie vit sortir de son sein des peintres de génie, les Van Eyck, Hubert et Jean, inventeurs de la peinture à l’huile, Hans Memlinc, le peintre glorieux de la Châsse de sainte Ursule, Quentin Metsys, qui abandonna le marteau du forgeron pour la palette et les pinceaux.

Enfin, sans oublier la sculpture et la musique, disons que la littérature se popularisa dans les villes : les chambres de rhétorique se multiplièrent : elles jouaient des mystères, pièces théâtrales religieuses, des moralités, qui voulaient instruire en amusant, des farces, etc.

La période communale fut une époque de splendeur pour les Pays-Bas.

1. Industrie et commerce. — L’industrie prit un magnifique développement, surtout la draperie dans les Flandres et le Brabant, et la métallurgie sur les rives de la Meuse. Le commerce était considérable : Bruges était surnommée la « Venise du Nord » et la « reine du négoce ».

2. Villes principales. — Deux cents communes parsemaient le sol des Pays-Bas. On remarquait parmi elles : Bruges, Gand, Ypres, — Louvain, Bruxelles, Malines, Anvers, — Liège, Dinant, — Namur, — Mons, etc.

3. Luxe. — Leur opulence se manifestait par un luxe inouï des bourgeois et de leurs princes.

4. Beaux-arts. — Les beaux-arts s’épanouirent admirablement dans les villes.

l’architecture produisit des monuments somptueux, les cathédrales de Sainte-Gudule à Bruxelles, et de Notre-Dame à Anvers ; — les hôtels de ville de Bruxelles, de Louvain, d’Audenarde ; — des halles, des beffrois, etc.

La peinture fut cultivée par des hommes de génie ; les Van Eyck, Memlinc. Quentin Metsys, etc.

Enfin la littérature fut popularisée par les chambres de rhétorique.

  1. Juridiction : pouvoir du juge.
  2. Charta : papier.
  3. Gilde dérive de geld, argent. La gilde était primitivement une* association entre hommes libres. Chacun versait une cotisation dans la caisse commune pour secourir les membres frappés de quelque malheur. Les gildes existaient en Scandinavie, en Germanie et dans notre pays, dès avant Charlemagne. Celui-ci les proscrivit comme séditieuses, ainsi que Louis le Débonnaire, et elles disparurent pour reparaître plus tard.
  4. Wauters.
  5. C’étaient d’abord les échevins. À part quelques très rares exceptions, les échevins étaient choisis par le souverain parmi les habitants de la ville. Cette charge devint généralement annuelle au XIIIe siècle.

    Mais, en beaucoup d’endroits, on créa un autre corps de magistrats, le commun Conseil, dont les membres étaient généralement élus par les bourgeois. Les attributions de ces deux conseils variaient selon les villes. À Liège, les échevins furent chargés de la justice, et les conseillers ou jurés, de l’administration de la ville.

  6. Moke.