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Pauvres fleursDumont éditeur Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 283-285).



NOËL.
Imité de Goudouli.


Quel chant divin se fait entendre ?
Quel cri d’amour frappe les airs ?
Tout s’émeut… qu’allons-nous apprendre ?
Quel Dieu s’annonce à l’univers ?
La lune argentée,
Semble être arrêtée :
Qui trouble l’univers vivant ?
C’est un enfant !


Tout se tait ; le vent souffle à peine ;
Le sombre hiver est enchaîné ;
L’autan surpris n’a plus d’haleine,
Et l’incrédule est prosterné :
Quelle est la puissance,
Qui par sa présence,
Ouvre le monde et le défend ?
C’est un enfant !

Les rois, le front dans la poussière,
Humbles pour la première fois,
Suivent l’étoile avant-courrière,
Pour adorer le roi des rois :
Ce Dieu redoutable,
Que craint le coupable,
Que le juste implore souvent,
C’est un enfant !

Quelle est cette vierge céleste,
Soumise aux terrestres douleurs !
Dans son regard pur et modeste
Brillent le sourire et les pleurs !

Oh ! qui la rend telle ?
Qui, d’une mortelle,
Couronne le front triomphant ?
C’est un enfant !

La mort jalouse est asservie ;
L’éternité vient de s’ouvrir :
Un Dieu, pour nous donner la vie,
Daigne avec nous naître et mourir.
Amour sans seconde !
Ce martyr du monde,
Qui s’abandonne en nous sauvant :
C’est un enfant !