Parisiennes/Folie blonde

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FOLIE BLONDE



Maîtresse, tu naquis à la clarté lunaire ;
« l’astre pervers donna de ses rayons afin
« d’en former tes cheveux et le reste, où ma faim
« de ta caresse fauve, est comme dans une aire.

« Mie aux cheveux si blonds que c’est de la lumière,
« ma rousse volupté, Reine au casque d’or fin,
« si tu fuis, de ma vie, oh ! ce sera la fin !
« Mon désir, loin de toi, la nuit, sous la lune, erre

« ainsi qu’un insensé. Blonde, par qui je veux
« mourir de pâmoison, ma bouche en tes cheveux,
« sans doute la brune est une blonde ratée.

« Que mon amour leur semble à la lune pareil,
« pour vos charmes divins, mais noirs, je suis athée,
« corps bruns, avant l’hymen, baisés par le soleil ! »