Paris sous Philippe le Bel



PARIS SOUS PHILIPPE LE BEL


Sous Philippe le Bel, c’est-à-dire de 1285 à 1314, Paris était encore presque en entier renfermé dans l’enceinte de Philippe-Auguste[1]. En partant du pont des Arts, sur la rive droite, cette enceinte se dirigeait vers la rue Saint-Honoré, la rue Coquillière, puis la rue Montmartre. De cette rue, elle prenait à l’est la rue Étienne-Marcel, atteignait la rue Saint-Martin, puis de là, s’infléchissait dans la direction de la rue des Francs-Bourgeois, passait par le Mont-de-Piété actuel. Elle gagnait ensuite, par le bas de la rue de Sévigné, l’église Saint-Paul, qui était alors hors des murs, puis la Seine.

Sur la rive gauche, l’enceinte remontait vers le Panthéon en suivant la rue des Fossés-Saint-Bernard, coupait la rue Soufflot et allait à la Seine vers le pont des Arts par les rues Monsieur-le-Prince, de l’Ancienne-Comédie et Mazarine.

Se trouvaient donc en dehors de cette enceinte le Louvre actuel en très grande partie, Saint-Martin-des-Champs, le Temple, l’église Saint-Paul, le Luxembourg, Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés ; on peut avoir ainsi un aperçu de l’étendue de la capitale à la fin du xiiie siècle et au commencement du xive.

Les relations entre Paris et la campagne s’effectuaient alors en sortant des murailles par certaines portes et poternes qui souvent pouvaient être fermées. Ces portes, ou au moins les principales, étaient : sur la rive droite, la porte du Louvre sur le quai, la porte Saint-Honoré en face de la rue de ce nom, la porte au Coquillier rue Coquillière, la porte Montmartre, la porte Nicolas-Arrode dans la rue Montorgueil, la porte Saint-Denis, la porte Saint-Martin, la porte du Temple ouverte dans la rue Sainte-Avoie, la porte Barbette au coin de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Vieille-du-Temple, la porte Saint-Antoine et enfin, sur le quai, la porte Barbelle, flanquée de la tour de Billi.

Sur la rive gauche, on trouvait six portes : la porte Saint-Victor vers la rue des Fossés-Saint-Bernard, à l’extrémité orientale de la rue des Écoles, la porte Saint-Marcel à l’extrémité méridionale de la rue Descartes, la porte Sainte-Geneviève vers le Panthéon, la porte Saint-Jacques dans la rue de ce nom, la porte Gibert ou Gibart au coin des rues Dupuytren et de l’École-de-Médecine, et enfin la porte Saint-Germain rue Saint-André-des-Arts.

Paris était divisé en trente-cinq paroisses[2], quatorze sur la rive droite, neuf sur la rive gauche et douze dans la Cité. La plupart de ces dernières ont disparu, telles Saint-Père-des-Arcis, Saint-Germain-le-Viel, la Madeleine, Sainte-Geneviève-la-Petite, Saint-Christophe, Saint-Landry, Saint-Barthélemi, Saint-Denis-de-la-Chartre, Saint-Symphorien, Saint-Aignan, Sainte-Marine, etc. De toutes ces églises, il ne subsiste aucune trace. Dans les autres quartiers, les églises qui existaient alors sont restées en plus grand nombre ; il n’y en eut pas autant de détruites, comme le furent Saint-André-des-Arts sur la rive gauche, Saint-Jean sur la place de Grève, Saint-Jacques-de-la-Boucherie, etc.

Sous Philippe le Bel, deux ponts seulement permettaient aux Parisiens de pénétrer dans la Cité[3] et de passer d’une rive à l’autre : le Grand-Pont, situé en face du Châtelet et par lequel on accédait directement à la rue Saint-Denis, alors la principale rue de Paris. De l’autre côté de l’île de la Cité, en face de la rue Saint-Jacques, se trouvait le Petit-Pont, dont l’accès était protégé par le Petit-Châtelet situé à son entrée méridionale. Sur le Grand-Pont étaient construites un grand nombre de petites maisons dans lesquelles les changeurs exerçaient leur office. Ainsi nous voyons qu’en 1317, sous Philippe V le Long, Arnoul Braque, le fondateur de l’hôpital de Braque, qui était changeur, occupa sur le Grand-Pont la trente-quatrième place du côté de la Boucherie, puis, en 1318, la vingt-cinquième place, et payait pour cela, au roi, une redevance de dix livres parisis par an[4].

Une inondation qui survint au mois de décembre 1296, telle, disent les Grandes Chroniques[5], que l’on n’avait pas le souvenir d’en avoir vu de pareille, renversa, le 20 décembre, le Grand-Pont, avec les édicules construits dessus, et le Petit-Pont ainsi que son Châtelet. Pendant huit jours, les rues de la ville furent sous l’eau et on dut ravitailler les habitants à l’aide de barques. On peut voir par les Journaux du Trésor de Philippe le Bel[6] que, dans les années qui suivirent, on travailla activement surtout à la réfection du Grand-Pont. Une nouvelle inondation, qui eut lieu dans l’hiver de 1306, détruisit encore les ponts et fit sombrer au port de Grève un bon nombre de bateaux chargés de marchandises[7].

À la suite de ces inondations, beaucoup de maisons bâties en bordure de la Seine, du côté des Augustins, menacèrent de s’effondrer[8] ; le terrain était en pente et aucun mur ne les protégeait contre la poussée des flots. Seuls quelques saules, à l’ombre desquels erraient de vagues promeneurs, bordaient la rive. Pour prévenir la ruine de ces maisons qui serait certaine s’il survenait de nouvelles inondations, Philippe le Bel donna ordre, par lettres du 9 juin 1312, au prévôt des marchands, d’élever en cette partie un quai en pierres de taille. Le prévôt en ayant retardé l’exécution, le roi réitéra cet ordre le 23 mai 1313[9], lui prescrivant de construire ce quai entre la maison de Nesle, qui appartenait au roi, et celle de l’évêque de Chartres, faisant ressortir que les immeubles de cette rive étaient menacés d’une ruine prochaine.

Outre l’île de la Cité et l’île Saint-Louis que nous voyons actuellement, d’autres îles existaient encore sous Philippe le Bel. À l’extrémité des jardins du roi, dans l’île de la Cité, se trouvaient deux petites îles parallèles appelées de divers noms[10] : l’île aux Treilles, l’île de Seine, l’île aux Juifs, l’île de Bucy, etc. L’île Saint-Louis actuelle était alors partagée entre deux îles inhabitées : l’île Notre-Dame, derrière Notre-Dame et qui était la propriété du Chapitre, et l’île aux Vaches, qui se trouvait du côté de l’île Louvier ; cette dernière n’existe plus aujourd’hui ; elle fut réunie vers l’Arsenal.

Si les quartiers de la rive droite étaient surtout habités par le commerce et la riche bourgeoisie et si les étudiants peuplaient la rive gauche, il n’en est pas moins vrai que, sous Philippe le Bel, bon nombre de Parisiens vivaient encore de la vie agricole. À cette époque, Paris était un centre viticole important ; on y trouve de nombreux clos sur la rive gauche, tels que le clos Maubert, du côté de la place de ce nom ; le clos Saint-Symphorien, près de Saint-Étienne-du-Mont ; le clos Saint-Victor, du côté de la Halle aux vins ; le clos du Roi, vers Notre-Dame-des-Champs ; et encore, au mois d’août 1335, Philippe de Valois amortit six arpents de vigne sis en ce clos, afin de permettre aux maîtres et aux frères de l’hôpital de Saint-Jacques-du-Haut-Pas d’y fonder un hôpital et une chapelle[11]. De même que le roi avait son cellier à Paris, il y avait aussi son grenier et, dans le Livre des métiers d’Étienne Boileau[12], on parle du bourgeois de Paris qui vend le blé de sa terre. Une preuve de la persistance de la vie agricole sous Philippe le Bel est que, le samedi après la Toussaint 1291, le roi dut encore faire crier que nul ne tint « pourciaux dedenz les murs », bien que déjà, en 1280, on ait défendu de « nourrir pourceaux dedans les portes de Paris[13] ».

Sous Philippe le Bel, la majeure partie du commerce était entre les mains des Italiens ou Lombards. Plusieurs d’entre eux jouèrent même un grand rôle dans l’administration des finances, tels les frères Bicchio et Musciato Guidi, bien connus sous les noms de Biche et Mouche. À la tête d’une grande banque et ayant presque le monopole du commerce des laines, ils furent trésoriers de Philippe le Bel en 1294 et 1295[14]. Un autre Italien, originaire de Lucques, Betin Cassinel, demeurant en la Cité, place Saint-Michel, fut maître de la Monnaie de Paris[15]. Beaucoup de ces Italiens demeuraient surtout dans les paroisses Saint-Merry, Saint-Jacques-de-la-Boucherie, Saint-Jean-en-Grève, Saint-Paul et dans la Cité[16]. La plupart venaient de Venise, de Milan, de Gênes, de Florence, de Lucques, de Plaisance, de Pistoie et formaient souvent des compagnies telles que celles des Cercles blancs et des Cercles noirs de Florence, des Cavassoles, des Scali ou de la Scala[17]. Les Italiens qui, comme les Juifs, se livraient à des opérations de crédit et faisaient la banque et le commerce de l’argent, subirent le même sort. Arrêtés le mardi après la Saint-Barthélemy (28 août)[18] 1291, puis relâchés et autorisés à exercer le commerce en France sous certaines garanties[19], ils furent bannis du royaume par Philippe le Bel en 1311[20].

Les Juifs qui appartenaient au roi ou aux seigneurs étaient, à la suite d’une ordonnance de saint Louis, du 18 juin 1269[21], astreints à porter sur la partie supérieure de leur vêtement une roue d’étoffe ou de feutre écarlate, sous peine d’une amende de dix livres ; on l’appelait la rouelle. Elle était remise aux Juifs par les officiers du roi contre la perception d’un droit[22], sans compter les autres tailles auxquelles ils furent assujettis.

À Paris, les Juifs s’établirent surtout dans les rues de la Tacherie, de la Juiverie et vers le Petit-Pont, rue du Renard, rue Saint-Bon, rue de la Tisseranderie. Ils avaient deux synagogues, l’une rue de la Bûcherie et l’autre près de la Grève, rue de la Tacherie. Ils avaient aussi deux cimetières, l’un dans la rue Galande et le second dans la rue de la Harpe, près de la rue Pierre-Sarrazin. Le 22 juillet 1306, jour de la Madeleine[23], ils furent chassés du royaume, leurs biens saisis, leurs écoles, leurs synagogues et leurs cimetières vendus. À Paris et dans la prévôté et vicomté de Paris, Gui de Laon, trésorier de la Sainte-Chapelle, et Simon de Rambouillet tinrent les comptes des biens des Juifs.

En parlant des Juifs, nous ne pouvons passer sous silence un événement bien connu sous le nom de miracle des Billettes, que l’on trouve rapporté dans Villani[24] et dans plusieurs chroniques contemporaines[25]. Ce miracle eut lieu à Paris le jour de Pâques, 2 avril 1290. Une femme avait engagé des vêtements chez un Juif de la paroisse de Saint-Jean-en-Grève appelé le Bon Juif, disent les Grandes Chroniques[26], et qui demeurait rue des Jardins[27]. Ne pouvant les dégager, le Juif lui demanda, en échange de ses vêtements, de lui apporter l’hostie qu’elle allait recevoir à l’église où elle devait communier. La malheureuse acquiesça au désir du Juif et, en revenant, lui remit l’hostie. Dès qu’elle fut en sa possession, il la perça d’un couteau ; le sang jaillit. Affolé, il la jeta dans une chaudière d’eau bouillante qui devint immédiatement toute rouge. Ne sachant que faire, il la retira et la flagella pour l’anéantir. Aux cris poussés par sa femme, appelée Bellatine, une autre femme qui passait entra, reprit l’hostie et la reporta au curé de Saint-Jean-en-Grève. Une instruction fut ouverte sur ce fait par l’évêque de Paris, Matifas de Buci, à la suite de laquelle le Juif fut brûlé. De son mariage, il avait une petite fille de l’âge de douze ans ; l’évêque la fit baptiser et la plaça chez les Filles-Dieu.

Pour assurer la tranquillité dans la ville de Paris, Philippe le Bel, en 1288[28], défendit à qui que ce fût de porter sur lui des couteaux à pointe, des épées ou d’autres armes, sous peine de prison et de confiscation desdites armes. De plus, pour assurer le repos des habitants contre la licence des coureurs de nuit, il fut aussi défendu aux bourgeois de Paris de faire aucune réjouissance nocturne, pas même pour cause de noces, à moins que le roi ou le prévôt de Paris en eussent donné la permission. Ceux qui seraient trouvés en faute seraient punis dans leurs corps et dans leurs biens. Au mois de novembre 1302[29], le roi réorganisa le Châtelet et établit quatre-vingts sergents à cheval et autant à pied pour maintenir l’ordre dans la ville.

Si nous nous en rapportons à ce que dit un bourgeois de Paris au commencement du xve siècle et si nous rapprochons de son récit les chiffres qui nous sont donnés par les Journaux du Trésor de Philippe IV le Bel, de Charles IV le Bel et de Philippe VI de Valois, nous pourrons nous rendre compte que, si l’on s’était promené à cette époque la nuit dans Paris, on aurait couru de grands risques de rencontrer des loups dans les rues. Le Journal d’un bourgeois de Paris nous apprend qu’aux mois d’août et de septembre 1423 les loups venaient toutes les nuits dans la ville et qu’on en prenait souvent trois ou quatre[30] ; qu’en 1439 ils traversaient la Seine, prenaient les chiens ; qu’ils dévorèrent un enfant près des Innocents et quatorze personnes entre Montmartre et la porte Saint-Antoine[31]. Or, les Journaux du Trésor de Philippe le Bel nous font connaître chaque jour le nombre de louveteaux apportés au Trésor pendant les mois de mai et juin de chaque année pour toucher la prime de cinq sous parisis qui était allouée pour chaque louveteau pris (les louveteaux naissaient aux mois de mai et juin, et déjà dans la loi des Burgondes on prescrivait de les rechercher pendant ces deux mois)[32]. On pourra juger, par le nombre qui en fut pris dans les années 1298, 1299, 1301, 1324, 1325, 1345 et 1346, combien ces fauves devaient alors pulluler. En 1298, il fut apporté au Trésor 995 louveteaux ; en 1299, 1, 465 et un loup, pour lequel on donnait dix sous parisis de prime ; en 1301, 1, 439 louveteaux et un loup ; en 1324, 777 louveteaux ; en 1325, 947[33] ; en 1345, 688 et, en 1346, 893[34]. Si l’on ajoute que les aigles étaient encore communs autour de Paris, puisque, pendant les années 1298, 1299 et 1301, il en fut apporté 113 au Trésor (dont deux qui avaient été pris dans le bois de Vincennes par le concierge du château)[35], afin de toucher la même prime que pour les louveteaux, soit cinq sous parisis, on se rendra compte que, sous Philippe le Bel, une promenade autour de Paris pouvait n’être pas de tout repos.

Au Moyen Âge, on ne se désintéressait pas de répandre l’instruction, comme certains le prétendent. Avant l’avènement de Philippe le Bel, il existait déjà bon nombre de collèges à Paris, qui avaient été fondés dans le courant du xiiie siècle ; c’étaient les collèges des Bons-Enfants, de Sorbonne, du Trésorier, de Dace (pour les écoliers danois), de Calvi, des Dix-huit, de Cluni, des Prémontrés et des Bernardins. Sous son règne, sept nouveaux collèges furent établis à Paris.

Le collège d’Harcourt[36] fut organisé sous Philippe le Bel. Si Raoul d’Harcourt projeta sa fondation en 1280, l’exécution ne fut réalisée que trente ans après, par les soins de Robert d’Harcourt, évêque de Coutances, frère du testateur. Les statuts du nouveau collège furent rédigés en 1311 et sa fondation confirmée par l’évêque de Paris en 1312.

Le collège des Cholets fut fondé par le cardinal Jean Cholet[37]. Par son testament du 27 novembre 1289, il laissait six mille livres tournois destinées à être employées dans la guerre contre Pierre, roi d’Aragon, excommunié. Si la paix était conclue avant que cette somme fût absorbée, on devait la donner à des pauvres du diocèse de Beauvais. Elle servit à fonder un collège en faveur de seize pauvres écoliers des diocèses de Beauvais et d’Amiens. La chapelle Saint-Symphorien, située rue Saint-Étienne-des-Grès, aujourd’hui rue Cujas, en face du collège des Cholets, fut concédée en 1295, par l’abbaye de Sainte-Geneviève, aux boursiers de ce collège.

Le collège du Cardinal-Lemoine[38] fut établi en 1302 par le cardinal Jean Lemoine pour y recevoir des étudiants de la Faculté de théologie et de celle des arts, surtout du diocèse d’Amiens et, à leur défait, des diocèses voisins. La rue du Cardinal-Lemoine a été percée à travers les terrains qu’il occupait.

Le collège de Navarre[39], que l’on appela aussi collège de Champagne, fut fondé en 1304 par Jeanne, reine de France et de Navarre, pour recevoir soixante-dix écoliers.

Les collèges de Presles et de Laon[40]. Le 26 mars 1306, Gui de Laon, chanoine de la cathédrale de Laon et trésorier de la Sainte-Chapelle, donna une rente de vingt-deux livres parisis pour entretenir de pauvres écoliers du diocèse de Laon étudiant à l’Université de Paris et, au moins de janvier 1314, il s’entendit avec Raoul de Presles, clerc du roi, pour fonder un collège destiné à recevoir en nombre égal des écoliers des diocèses de Soissons et de Laon. Le 10 février 1324, les boursiers de ces deux diocèses furent répartis en deux collèges ; ainsi furent établis les deux collèges de Presles et de Laon. En 1340, le collège de Laon fut transporté près des Carmes de la place Maubert ; l’agrandissement de cette place l’a fait disparaître.

Le collège de Bayeux[41] fut fondé, en 1309, par Guillaume Bonnet, évêque de Bayeux, qui en affecta les bourses aux étudiants du diocèse de Bayeux et à ceux du diocèse du Mans, où il était né.

Le collège de Montaigu[42] fut fondé en 1314 par Gilles Aycelin, archevêque de Rouen ; il s’appelait alors le collège des Aycelins. Plus tard, Pierre Aycelin, cardinal, évêque de Laon (1371-1385), de la maison de Montaigu, à la suite de nouveaux bienfaits, fit donner à ce collège le nom de Montaigu.

En 1304, un grave différend surgit entre l’Université et le prévôt de Paris, Pierre Le Jumeau[43]. Ce dernier, méconnaissant le droit du tribunal ecclésiastique, avait fait pendre, sans instruction préalable, Philippe Barbier, écolier originaire de Rouen, qui, dans une querelle, avait grièvement blessé un Lombard. À la suite de cela, les leçons furent suspendues dans toutes les facultés et, le 7 septembre 1304, l’official de Paris ordonna à tous les curés de la ville de se réunir le lendemain 8 à l’église de Saint-Barthélemi, à l’heure de tierce, pour aller de là, processionnellement, avec la croix et l’eau bénite, à la maison du prévôt, contre laquelle on jetterait des pierres, en criant : « Retire-toi. Retire-toi, maudit Satan. Fais réparation d’honneur à ta mère la sainte Église que tu as déshonorée et blessée dans ses privilèges. Autrement, puisses-tu avoir le même sort que Dathan et Abiron, que la terre ensevelit tous vivants. » Philippe le Bel, pour apaiser l’Université, donna ordre de dépendre le corps de Philippe Barbier, qui fut solennellement enterré chez les Frères Prêcheurs de Paris. Le prévôt dut accompagner la bière et à tous les carrefours, mettant la main dessus, dire : « Bonnes gens vecy le clerc que, à tort et sans nulle cause, j’ay fait mourir ; priez pour luy. » Le roi déplaça ensuite Pierre Le Jumeau, qui fut envoyé à Lille[44], et, par lettres du mois de novembre 1304, assigna sur le Trésor royal quarante livres tournois de revenu pour la fondation de deux chapellenies à la nomination de l’Université[45]. Les leçons, qui avaient été suspendues, furent reprises le 3 novembre.

Si au Moyen Âge, comme on a pu le voir par toutes ces fondations de collèges, on cherchait à instruire le peuple, on ne se préoccupait pas moins de le soulager dans ses misères par la fondation d’hôpitaux et d’établissements charitables. La plupart de ceux que l’on trouve à Paris sous Philippe le Bel y avaient été fondés avant son règne ; tels sont : l’Hôtel-Dieu, les Quinze-Vingts, les hôpitaux de Sainte-Catherine, des Mathurins, de la Trinité, de Saint-Gervais. Sous ce règne, on peut signaler la fondation de l’hôpital Sainte-Avoie, qui fut élevé en 1288 par Jean Séquence, chefcier de Saint-Merry, et une pieuse femme, Constance de Saint-Jacques, pour y recueillir quarante pauvres veuves[46] ; celle de la Maison-Dieu Saint-Eustache, fondée vers 1299 par Philippe de Magny au coin de la rue Tiquetonne et de la rue Montorgueil[47], et celle de l’hôpital des Haudriettes, dont la rue des Haudriettes rappelle le souvenir et l’emplacement. Il avait été fondé un peu avant 1306 par Étienne Haudry, panetier du roi, car, à cette date, il fut autorisé à bâtir une chapelle sur un terrain acheté le long de l’hôpital qu’il venait de fonder[48]. D’autres hôpitaux sont encore mentionnés sous ce règne, tels que, en 1297, la Maison-Dieu Jean-l’Écuellier et, en 1301, la Maison-Dieu des Apôtres[49] ; ils disparurent ensuite ou furent absorbés par des établissements plus importants.

Beaucoup de maisons religieuses et de monastères étaient, à cette époque, installés hors de Paris. Ainsi, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Victor, Saint-Antoine, les Chartreux, les Filles-Dieu près de Saint-Lazare, les Cordelières de Saint-Marcel. Les Augustins, qui, jusqu’en 1293, se trouvaient hors la ville, obtinrent du roi à cette date la maison des Sachets, qui avaient été supprimés par le concile de Lyon en 1274. Cette maison était située sur le quai actuel des Grands-Augustins[50]. Les Carmes ou Barrés, à cause de leur vêtement barré de bandes noires et blanches, avaient été établis par saint Louis, en 1259, au coin de la rue actuelle du Petit-Musc, près de la rue de Sully. En 1319, ils se fixèrent place Maubert, dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et rue des Carmes ; les Célestins occupèrent leur ancienne demeure[51]. Nous citerons encore, parmi les principaux monastères de Paris : les Frères Prêcheurs, rue Saint-Jacques, d’où le nom de Jacobins qui leur fut donné ; les Frères Mineurs ou Cordeliers, rue de l’École-de-Médecine actuelle, et les chanoines réguliers de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, dont le souvenir est gardé par la rue de ce nom.

Après les collèges, les hôpitaux et les monastères, il est bon d’indiquer au moins quelques hôtels possédés à Paris par de grands seigneurs, tels que l’hôtel de Nesle, qui devint la propriété du roi de Bohême et s’élevait à l’endroit où l’on a bâti la Halle au blé[52] ; l’hôtel des rois de Navarre qui, en 1292, était dans la paroisse Saint-André-des-Arts ; l’hôtel des comtes de Flandre, dans la rue Jean-Jacques-Rousseau ; les hôtels des ducs de Bourgogne, des comtes d’Artois. Enfin, avant de retracer les principaux événements qui agitèrent la capitale sous Philippe le Bel et les fêtes qui y furent données, il faut au moins signaler les travaux effectués au Palais et qui le transformèrent. L’extension des services administratifs obligea le roi à beaucoup développer l’antique demeure de ses aïeux, afin d’abriter ces services, leurs comptes et leurs archives. Les expropriations effectuées entre les années 1292 et 1296 dans les rues de la rivière Jean-le-Cras et de la Barillerie, place Saint-Michel et à l’Orberie, montrent que, dès avant 1293, les travaux furent commencés sans doute du côté de la place Saint-Michel. Poussés activement, une grande partie était déjà terminée en 1304 ; mais, à la suite de la crise monétaire ils subirent une interruption. Repris en 1307, ils furent achevés en 1313, lors des fêtes qui inaugurèrent la grande salle[53].

Sous le règne de Philippe le Bel, de nombreuses assemblées furent réunies dans la capitale, les unes pour répondre aux prétentions de Boniface VIII, les autres pour chercher des remèdes à la crise financière[54]. À la suite de la bulle Ausculta fili du 5 décembre 1301, dans laquelle Boniface VIII proclamait la suprématie du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, Philippe le Bel convoqua les trois ordres à Paris pour le dimanche avant les Rameaux, soit le 8 avril 1302. Ils se réunirent à Notre-Dame le mardi 10 avril. Cette assemblée fut nombreuse. Philippe fit exposer les prétentions du Saint-Siège par Pierre Flote, puis dit qu’il voulait conserver l’indépendance du royaume et demanda aux trois ordres l’appui de leurs conseils. Robert d’Artois, au nom de la noblesse et des députés des bonnes villes, se déclara prêt à défendre les droits du roi ; le clergé demanda un délai pour réfléchir et l’autorisation d’aller au concile de Rome, ce qui lui fut refusé.

Une autre assemblée se tint encore à Paris le 12 mars 1303, dans laquelle Guillaume de Nogaret accusa Boniface VIII d’hérésie, de simonie, de corruption de mœurs et demanda la convocation d’un concile général pour le déposer. Le 13 juin, une grande assemblée se tint de nouveau au Louvre, en présence du roi, dans laquelle le comte d’Évreux, le comte de Saint-Pol, le comte de Dreux et Guillaume de Plasian se plaignirent de la façon dont Boniface gouvernait l’Église, et le lendemain 14, après la lecture d’un mémoire de Guillaume de Plasian, on en appela à un futur concile. Il y eut encore le 24 juin une assemblée de prélats et de barons dans les jardins du roi, en présence du peuple, à la suite de laquelle le roi fit intimer au pape, par lettres patentes que Guillaume de Nogaret fut chargé de lui remettre, de convoquer un concile général.

Après la défaite de Courtrai du 11 juillet 1302, au mois d’août, Philippe le Bel réunit une assemblée pour prendre les moyens de trouver les ressources nécessaires afin de réparer ce désastre. À la fin de mars 1303, les prélats et les barons furent encore convoqués à Paris pour établir un nouvel impôt par tout le royaume. Mais, malgré les sacrifices demandés à la nation, l’argent faisait toujours défaut et, le 20 janvier 1304, dans une nouvelle réunion, une aide fut demandée au clergé et aux nobles. Le grand mal dont souffrait alors la royauté était le mal d’argent, et toutes les assemblées convoquées successivement à Paris, le 8 décembre 1313, le 1er août et le 2 octobre 1314, ne le sont que dans ce but : chercher à donner au roi les moyens de lutter contre les Flamands, ramener les monnaies au même titre que du temps de saint Louis et, enfin, trouver des ressources capables de mieux garnir le Trésor royal.

Les difficultés dans lesquelles se débattit Philippe le Bel ne l’empêchèrent pas de donner de grandes fêtes ; ainsi pour la levée du corps de saint Louis. Le corps du saint roi, levé à Saint-Denis le 25 août 1298, fut porté en procession par les archevêques de Reims et de Lyon[55]. Frère Jean de Samois, cordelier, qui fut ensuite évêque de Lisieux, prononça le panégyrique du saint, puis le corps fut reporté en l’église de Saint-Denis par le roi et ses frères. Les frais de cette fête, d’après les notes des Journaux du Trésor de Philippe le Bel, dépassèrent les 19,000 livres[56], en plus des prix de la châsse, pour laquelle Guillaume Julien, orfèvre du roi, reçut 440 livres parisis[57], et du reliquaire qui devait renfermer la tête du saint et pour lequel il reçut 600 livres parisis[58].

Une grande fête fut encore donnée par Philippe le Bel quand, le jour de la Pentecôte 1313, soit le 3 juin, il arma chevaliers ses fils, Louis, roi de Navarre ; Philippe, comte de Poitiers, et Charles, comte de la Marche, en même temps que Philippe de Valois, Robert d’Artois, le duc de Bourgogne, le comte de Blois, le comte de Dreux et 170 autres nobles[59]. À cette cérémonie, qui se fit à Notre-Dame, furent présents, avec Philippe le Bel, Isabelle, sa fille, reine d’Angleterre, et Édouard II, son gendre, roi d’Angleterre. À cette occasion, de grandes fêtes se déroulèrent à Paris, que Geoffroi de Paris nous a racontées dans sa Chronique rimée[60] et sur lesquelles les Grandes Chroniques s’étendent longuement[61]. Comme elles le disent, Paris fut « encourtiné sollempnelment et noblement, et fu faite la plus sollempnel feste et belle » que l’on n’ait pas vue depuis longtemps.

Le mercredi après la Pentecôte, soit le 6 juin, le cardinal Nicolas, délégué du pape, prêcha la croisa dans l’île Notre-Dame, aujourd’hui l’île Saint-Louis, qui, pour la circonstance, avait été réunie à la Cité à l’aide d’un pont de bateaux large de quarante pieds que les Parisiens avaient établi le lundi et le mardi précédents. Là, Philippe le Bel, avec son gendre, le roi d’Angleterre Édouard II, et un grand nombre de nobles, reçut la croix des mains du cardinal. Le lendemain, jeudi 7 juin, les bourgeois et les métiers de Paris, richement vêtus et parés, les uns à cheval, les autres à pied[62], avec trompes, tambours, trompettes et timbales, vinrent à l’île Notre-Dame, puis, de là, ordonnés par métiers, allèrent, jouant de leurs instruments, défiler devant le palais nouvellement reconstruit, où étaient avec Philippe le Bel, Édouard II, roi d’Angleterre, Louis, roi de Navarre, et de nombreux princes et barons, pour assister à leur défilé. Après le dîner, soit après midi, ils allèrent dans le même ordre à Saint-Germain-des-Prés et au Pré-aux-Clercs, où se trouvaient Isabelle, reine d’Angleterre, avec son mari Édouard II et plusieurs dames et demoiselles qui les virent passer du haut d’une tourelle. Le montant des frais de cette fête s’éleva[63] à 32,263 livres parisis.

Si Paris fut quelquefois animé par de grandes fêtes, il fut aussi secoué par une forte émeute à la fin de l’année 1306[64]. Philippe le Bel, par une ordonnance du 8 juin de cette année[65], venait de rétablir la bonne monnaie du poids et de la loi du temps de saint Louis. De cette ordonnance, il résultait que le numéraire en circulation serait déprécié des deux tiers et que la quantité de ce numéraire nécessaire pour acquitter les engagements contractés en monnaie de compte serait triplée. De là surgirent de nombreuses difficultés, surtout à Paris, à cause du loyer des maisons, ceux qui les louaient voulant recevoir le prix de leur location en forte monnaie, selon l’ordonnance royale. La multitude du peuple, ouvriers, tisserands, taverniers, trouvait très onéreux qu’on eut ainsi triplé le prix accoutumé et que, par exemple, pour ce que l’on payait un gros tournois, on l’oblige à en donner trois. Elle se porta sur une propriété d’Étienne Barbette, riche bourgeois, directeur de la monnaie et de la voirie, que l’on appelait la Courtille-Barbette, sise à l’extrémité de la rue Vieille-du-Temple, au-delà de la porte Barbette. Elle y mit le feu et saccagea le jardin, arrachant et brisant les arbres. De là, la foule revint en la rue Saint-Martin, près de Saint-Martin-des-Champs, entra de force dans la demeure d’Étienne Barbette, y défonça les tonneaux qui étaient dans les celliers, beaucoup même s’enivrèrent, puis pilla la maison, brisa les meubles, les coffres, jeta dans la boue les couvertures, les oreillers et les coussins, puis elle se porta sur le Temple où le roi était alors. La foule assiégea le Temple, interdisant l’accès aux gens qui apportaient des vivres au roi, et même ces vivres furent jetés dans la boue. En face d’un tel soulèvement, le prévôt de Paris, Firmin de Coquerel, essaya de calmer et d’apaiser la foule plutôt que de l’écraser. Par de « soueves » paroles, il engagea les émeutiers à regagner leurs demeures. Ils l’écoutèrent, mais le lendemain, sur l’ordre du roi, bon nombre d’entre eux furent arrêtés et mis en prison, et la veille de l’Épiphanie, soit le 5 janvier 1307, pour les punir des dégâts commis dans les maisons d’Étienne Barbette et de l’outrage fait au roi, vingt-huit furent pendus, soit sept à la porte Saint-Denis, sept à la porte Saint-Antoine, six à la porte Saint-Honoré, près des Quinze-Vingts, et huit à la porte Saint-Jacques, près de Notre-Dame-des-Champs. Le calme revint après ces exécutions.

On ne peut, dans le rapide exposé des événements qui agitèrent Paris sous Philippe le Bel, passer sous silence les exécutions des Templiers et l’arrestation des brus du roi.

Philippe le Bel[66] aurait été instruit des désordres et des vices du Temple par un Templier, prieur de Montfaucon, et par le Florentin Noffo Dei. À la suite de ce qu’il apprit, il fit arrêter tous les Templiers dans le royaume, le vendredi 13 octobre 1307, ainsi que le grand maître, Jacques de Molai, qui était alors au Temple. Le pape Clément V, à la suite de l’aveu que lui firent soixante-douze chevaliers à Poitiers, envoya vers le roi les deux cardinaux Bérenger Frédol et Étienne de Suisi pour instruire la procédure. De son côté, le 12 mai 1310[67], Philippe le Bel fit brûler vifs, en pleine campagne, près de l’abbaye de Saint-Antoine-des-Champs, cinquante-neuf Templiers reconnus coupables des crimes dont on les chargeait par une assemblée des évêques de la province de Sens tenue à Paris. Devant le peuple, ils protestèrent de leur innocence, au moment de subir le supplice. Peu après, cinq autres furent encore brûlés. L’ordre du Temple ayant été supprimé, le 22 mai 1312, au concile de Vienne, ses biens furent donnés aux Hospitaliers. À la suite de la suppression de l’ordre, le pape s’était réservé le jugement du grand maître Jacques de Molai et de trois des principaux de l’ordre, dont Gui, commandeur de Normandie, frère du dauphin d’Auvergne. Il envoya à Paris les cardinaux Nicolas de Fréauville, Arnaud d’Auch et Arnaud Novelli pour les juger[68]. À cet effet, ils firent dresser devant le portail de Notre-Dame un échafaud sur lequel les quatre accusés montèrent. On lut la confession qu’ils avaient faite et la sentence qui les condamnait à la prison perpétuelle. À la suite de cette lecture, Jacques de Molai et Gui se rétractèrent, disant que tout ce qu’on avançait contre leur ordre était faux et qu’ils étaient prêts à souffrir la mort pour soutenir cette vérité. Les cardinaux les remirent alors entre les mains du prévôt de Paris, qui les reconduisit en prison. Le roi, averti, fit conduire le soir même, soit le lundi 18 mars 1314, Jacques de Molai et Gui dans une petite île de la Seine du domaine de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, entre les jardins du roi et les Augustins, où ils furent brûlés vifs. Les deux autres Templiers furent emprisonnés[69].

Peu après, au mois de mai 1314[70], éclata à Paris le scandale des brus de Philippe le Bel, à la suite de la dénonciation par Isabelle, reine d’Angleterre, des relations que ses belles-sœurs, Marguerite de Bourgogne, femme du futur Louis X, et Blanche de Bourgogne, femme du futur Charles IV le Bel, entretenaient avec les deux frères Philippe et Gautier d’Aulnay. Arrêtées toutes deux, en même temps que Jeanne de Bourgogne, femme du futur Philippe V le Long, accusée de complicité, elles furent conduites, les deux premiers au château Gaillard, pour y être enfermées le reste de leurs jours, et Jeanne à Dourdan. Quant aux frères d’Aulnay, ils furent écorchés vifs à Pontoise sur la place du Martroi, le vendredi après Quasimodo, 19 avril 1315. Peu de jours après, le 30 avril, Marguerite mourut au château Gaillard ; rien, d’après les témoignages contemporains, ne peut autoriser à dire, comme on le répète trop souvent que Louis le Hutin l’a fait étouffer ou étrangler dans sa prison[71]. L’innocence de Jeanne de Bourgogne ayant été reconnue, Philippe, son époux, la reprit et elle mourut après lui en 1329. Quant à Blanche, elle prit le voile à l’abbaye de Maubuisson et y mourut entre le mois de juillet 1325 et le 5 avril 1326[72].

Tels furent, brièvement exposés, la physionomie de la capitale et les événements qui s’y déroulèrent sous le règne de Philippe IV le Bel.

Jules Viard.


  1. Voir H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 349 à 357.
  2. H. Géraud, op. cit., p. 358.
  3. H. Géraud, op. cit., p. 376-379.
  4. J. Viard, L’hôpital de Braque ; sa fondation. Arnoul Braque, son fondateur, dans Mémoires de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XLVIII, p. 199.
  5. Éd. J. Viard, t. VIII, p. 170.
  6. Éd. J. Viard, nos 20, 317, 558, 686, etc. (sous presse).
  7. Grandes Chroniques, éd. J. Viard, t. VIII, p. 253.
  8. D. Félibien, Histoire de la ville de Paris, t. I, p. 523.
  9. D. Félibien, op. cit., t. I, p. cxiii.
  10. H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 401-402, et Jaillot, Recherches critiques sur la ville de Paris, t. I : Quartier de la Cité, p. 182 à 189.
  11. J. Viard, Documents parisiens du règne de Philippe VI de Valois, t. I, p. 220.
  12. Éd. de Lespinasse et Bonnardot, p. 19.
  13. Voir Marcel Poète, Une vie de Cité : Paris de sa naissance à nos jours, t. I, p. 244.
  14. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, t. III, p. 12 à 20 et 101.
  15. Voir Journaux du Trésor de Philippe le Bel, à la table à Bertinus Caucinel, et C. Piton, Les Lombards en France et à Paris, p. 114.
  16. H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 1 à 4.
  17. Journaux du Trésor de Philippe le Bel, à la table : Societas, et J. Viard, Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, p. xxvi.
  18. Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 304.
  19. Ord., t. I, p. 326.
  20. Ord., t. I, p. 489-490.
  21. Ord., t. I, p. 294.
  22. Ulysse Robert, Les signes d’infamie au Moyen Âge, p. 23.
  23. Rec. des hist. de France, t. XXI, p. 139, 527, 716, 811.
  24. Rerum italicarum scriptores, t. XIII, col. 336.
  25. Rec. des hist. de France, t. XXI, p. 127, 132, 133 ; t. XXII, p. 32-33.
  26. Éd. J. Viard, t. VIII, p. 145.
  27. Cette rue qui, au xive siècle, après ce miracle, fut appelée la rue où Dieu fut bouilli, est maintenant la rue des Archives et, auparavant, la rue des Billettes.
  28. D. Félibien, Hist. de la ville de Paris, t. IV, p. 515.
  29. D. Félibien, op. cit., t. V, p. 615, et Ord., t. I, p. 352.
  30. Éd. A. Tuetey, p. 187.
  31. Éd. A. Tuetey, p. 343, 348, 349.
  32. Tit. 46, « capitulare de villis », cap. 67.
  33. J. Viard, Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, nos 5510 et 8184.
  34. J. Viard, Journaux du Trésor de Philippe VI de Valois, nos 175 et 245.
  35. J. Viard, Journaux du Trésor de Philippe IV le Bel, no  5886 (sous presse).
  36. Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris, éd. Féchoz et Letouzey, Bournon, Rectifications et additions p. 91. Cf. H.-L. Bouquet, L’ancien collège d’Harcourt et le lycée Saint-Louis.
  37. Lebeuf, Ibid., p. 197.
  38. Lebeuf, Ibid., p. 396.
  39. Ibid., p. 199.
  40. Ibid., p. 201.
  41. Ibid., p. 80.
  42. Ibid., p. 202.
  43. Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XI, p. 15-17 ; Denifle et Chatelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, t. II, p. 116, no 650 ; Grandes Chroniques, éd. J. Viard, t. VIII, p. 236.
  44. Rec. des hist. de France, t. XXIV, 1re part., p. 32*.
  45. Denifle et Chatelain, op. cit., t. II, p. 118, no 653.
  46. Jaillot, Recherches critiques sur la ville de Paris, t. III : Quartier Sainte-Avoie, p. 5 et 6.
  47. L. Le Grand, Les Maisons-Dieu et léproseries du diocèse de Paris au milieu du xive siècle, p. xxi.
  48. Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris, éd. Féchoz et Letouzey, t. I, p. 94.
  49. L. Le Grand, op. cit., p. xxi, n. 2.
  50. Lebeuf, op. cit., Rectifications et additions par F. Bournon, p. 293.
  51. Ibid., p. 218-219.
  52. H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 361.
  53. Voir Borrelli de Serres, L’agrandissement du palais de la Cité sous Philippe le Bel, dans Mémoires de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XXXVIII, et Émile Clairin, Les agrandissements du Palais sous Philippe le Bel, Paris, 1913, Bibliothèque de l’Occident.
  54. H. Hervieu, Recherches sur les premiers États-Généraux, p. 69 à 110, et Georges Picot, Documents relatifs aux États-Généraux et assemblées réunis sous Philippe le Bel.
  55. Joinville, Histoire de saint Louis, éd. N. de Wailly, §§ 762 à 765, et Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. V, p. 219 à 222.
  56. Ainsi les frais de cuisine s’élevèrent à 3,953 l. 2 s. 5 d. p. (no  1762) ; ceux des vins à 2,419 l. 8 s. 7 d. p. (nos 1300, 1498) ; ceux des nappes et du pain à 2,830 l. 9 s. 8 d. p. (nos 1765, 1766) ; ceux du luminaire à 1, 677 l. 14 s. p. (nos 1015 et 1711).
  57. Journaux du Trésor de Philippe le Bel, nos 918 et 1047.
  58. Ibid., nos 2327, 2944, 5230.
  59. Ludewig, Reliquiae manuscriptorum, t. XII, p. 48 à 60.
  60. Rec. des hist. de France, t. XXII, p. 135 à 138.
  61. Éd. J. Viard, t. VIII, p. 287-290.
  62. « À cheval bien furent xx. m. Et à pié furent xxx. m. » (Chronique rimée).
  63. La France sous Philippe le Bel, p. 274. Boutaric indique la somme en livres tournois, mais le compte la donne en livres parisis (Ludewig, op. cit., p. 60).
  64. Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XI, p. 18-20, et Grandes Chroniques, éd. J. Viard, t. VIII, p. 250-252.
  65. Ord., t. I, p. 441.
  66. Voir G. Lizerand, Clément V et Philippe IV le Bel, p. 76 à 160.
  67. Grandes Chroniques, éd. J. Viard, t. VIII, p. 272-273.
  68. G. Lizerand, op. cit., p. 346-347.
  69. Voir Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. H. Géraud, t. I, p. 402 à 404.
  70. Marcellin Boudet, Thomas de la Marche, p. 35.
  71. Voir Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. H. Géraud, t. I, p. 418, n. 2.
  72. Marcellin Boudet, op. cit., p. 44.