Panégyrique de Trajan (Burnouf)/Avertissement de la deuxième édition

Traduction par Émile-Louis Burnouf.
Imprimerie et Librairie Classiques (p. xv-xvi).


AVERTISSEMENT


DE LA DEUXIÈME ÉDITION.


L’accueil fait par les amis des lettres à cette traduction du Panégyrique de Trajan m’a imposé l’obligation de la revoir avec la plus scrupuleuse exactitude avant de la publier de nouveau. Dans les notes de la première édition, j’avais indiqué plusieurs leçons tirées des manuscrits, et qu’il me paraissait convenable de rétablir dans le texte. Je les y ai rétablies, et j’ai rendu la traduction conforme au nouveau sens qui en résulte. Ce sont particulièrement itinere illo, au lieu de munere alio, ch. XIV, 5 ; libertate discordi, au lieu de libertati, XXXII, 2 ; liberæ civitatis, au lieu de civitati, LXIII, 5. Une correction non moins importante, quoiqu’elle ne tombe que sur la version française, a pour objet la phrase Satis est tibi nimiumque, du ch. LI, 2. Ces changements en ont entraîné d’analogues dans les Notes, que j’ai d’ailleurs revues et corrigées avec beaucoup de soin. Je signalerai entre autres, comme presque entièrement refaite, celle qui concerne proprius spectandi Cœsaris suggestus, LI, 4.

Dans cette édition, comme dans la précédente, j’ai mis au bas des pages autant de Variantes que l’espace le permettait. J’en ai inséré d’autres dans les Notes, et j’ai discuté toutes celles qui pouvaient influer sur le sens. Je me suis attaché à donner toutes celles des trois manuscrits de la Bibliothèque royale qui m’ont paru avoir quelque valeur. Par cette raison, j’ai cru inutile de reproduire ici la collation complète de ces manuscrits, que l’on trouvera au besoin dans ma première édition. Ce même motif m’a fait renoncer aux chiffres placés de cinq en cinq lignes, à la marge du texte, chiffres dont l’utilité principale était de faciliter les recherches dans les pages consacrées à cette collation ; et je suis revenu aux numéros de paragraphes, tels qu’on les voit dans les éditions publiées en Allemagne ou ailleurs, et particulièrement dans celle des Classiques de M. Lemaire. Ces numéros, quoique distribués un peu arbitrairement, sont très-commodes pour indiquer à quel endroit du texte chaque note se réfère.

La correction typographique de cette édition sera, j’espère, à peu près irréprochable, grâce à la complaisance de mon jeune et savant confrère, M. Destainville, professeur au collège de Louis-le-Grand, qui a bien voulu revoir avec une extrême attention la dernière épreuve de chaque feuille. Quant au texte latin, si une timidité peut-être exagérée ne m’avait pas empêché d’y faire encore deux ou trois restitutions, par exemple, quoniam imperatoris, XI, 4, adire, LX, 2, duos collegas, LXI, 6, restitutions que j’ai d’ailleurs indiquées dans les Notes, j’oserais le croire bien près d’être définitivement constitué, à moins qu’un heureux hasard n’amène à la lumière quelque manuscrit maintenant inconnu, et sous la réserve des droits que la critique conservera toujours à l’égard de certaines leçons purement conjecturales (comme appetas, LII, 2 ; hoc ipsum templum, LXXIII, 6), que j’ai admises avec les plus habiles commentateurs.

Paris, 21 février 1842.