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de l'héritage religieux imposait à sa poésie de nouveaux devoirs. Il domina vite l'incroyance inquiète et morose; il ne se contenta pas de Fin- cro} r ance lucide et tranquille; il voulut collaborer à l'œuvre de reconstruction. La beauté de sa ten- tative le déroba d'abord à la fatigue et au silence ; puis il triompha du pessimisme en méditant le destin des hommes pour comprendre les mouve- ments de la révolte et les aveux de la plainte. Enfin il connut la paix de la compréhension parce qu'il entrevit les certitudes apportées par les lois de la vie. Dès lors la dignité rassurée s'éleva, comme une colonne intangible, dans le désert de ses convictions mortes, et il fit entendre, avant de mourir, un beau chant d'allégresse. Cet appel à la dignité sera entendu et renouvelé par Sully Prudhomme qui apaisera le murmure de ses mélancolies dans la joie de ses espoirs, et cons- truira sur des fondements plus solides une philo- sophie de la dignité humaine.
Sully Prudhomme est le disciple de Vigny et ce titre ne diminuera pas sa gloire. Quand on évoque le poète d'Eva dans la solitude du Maine Giraud et le silence des heures noires, il apparaît avec la majesté formidable de son Moïse. Vigny est très