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L ART PÀRNA8SII N 55

l'architecte sur le sculpteur : ces questions de rang sont insolubles el leur examen révélerait un peu de naïveté, beaucoup de prétention et un intolé- rable pédantisme. Donc Sully Prudhomme ne se demande pas si Michel-Ange sculptant son Moïse est plus puissant que Rembrandt peignant la Bande de Nuit, ou si les romances sans paroles de Mendelsohn sont plus émouvantes que la Joconde de Léonard de Vinci. .Mais il s'efforce de définir la diverse attitude de ces artistes devant nos aspira- tions, et les arts se classent d'après les qualités des réponses qu'ils offrent à nos plus profondes questions.

A ce titre, le poète estime que le sculpteur est le moins libre des artistes, parce qu'il est enchaîné par la forme de l'être qu'il veut reproduire. Son art, qui vise à la netteté et à la plénitude, se borne à évoquer par la plastique les reliefs et les ombres où s'accusent les contours. L'Hermès de Praxitèle est beau parce qu'il réalise la parfaite harmonie du corps humain : rien de moins, mais rien de plus.

Le portraitiste es! déjà plus libre. La forme expressive de l'objet lecontrainl encore au respect, mais le prestige de la ••nul. mu- fait flotter autour