Page:Zyromski - Sully Prudhomme, 1907.djvu/63

Cette page n’a pas encore été corrigée

l'aiit parnassien 49

montagne chère aux Muses, les Parnassiens ont dressé un temple, et dans ce temple ils ont élevé la statue de la Beauté vers laquelle montent toutes leurs amirations, tous leurs soupirs :

Car l.i beauté flamboie et tout renaît en elle,

Et les mondes encor roulent sous ses pieds blancs.

II

» Sully Prudhomme accepta d'abord la doctrine Parnassienne. Auprès de Leconte de Lisle, il apprit le culte de la beauté des mots et s'efforça d'égaler le langage à la sculpture. Ce jeune homme hésitant et inquiet était un Parnassien appliqué, et se montrait capable d'atteindre la qualité suprême du style, la parfaite adaptation du verbe à l'objet, le bonheur d'expression qui est le triomphe de l'art, curiosa félicitas, comme dit Pétrone, cet arbitre des élégances verbales, ce Parnassien de l'antiquité. Il composa des poèmes, comme Le Ci/yne, chef-d'œuvre de virtuosité des- criptive, où la forme des mots, la couleur des épi- thètes, le choix des sonorités, tous les prestiges de l'art servent à la traduction adéquate du

9ULLY PtlUDHOMME *