Page:Zyromski - Sully Prudhomme, 1907.djvu/230

Cette page n’a pas encore été corrigée

216 SULLY PRUDHOMME

vation de la vie. Il faut observer la nature et son ordre souverain pour arriver à la paix, car le bonheur est une conquête. Notre paix sera garantie par ces vérités, toujours illuminées dans notre esprit en éveil, toujours rafraîchies par une intense vie intérieure pour échapper à l'usure et à la fadeur. Dépourvus de cet appui nécessaire, nous flottons comme des navires sans boussole, à la merci de nos songes, et nous errons dans la fièvre des vagabondages. Le savoir est l'armature de notre sensibilité trop errante. Le savoir est le guide et le gardien du désir, et notre désir doit être le disciple ardent de notre savoir. Appuyés sur ces vérités inépuisables, nos désirs ardents et beaux peuvent alors déployer leurs ailes : ils ne ris- quent plus de s'égarer dans le chemin, ni de répandre devant nos pas ces reflets brillants et vagues, vite effacés par la nuit qui monte. Ils font jaillir du fond de nous-mêmes ces mots efficaces qui sont des semences d'actes, ces mots de feu qui éclairent la marche de nos destins.

Le bonheur de Faustus et de Stella, qui sem- blait garanti par l'alliance de l'amour et du savoir,