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LE B0.NHEIK ET LE DESTIN DES HOMMES 203

et propage à travers l'espace l'écho des lamenta- tions humaines.

La paix de Faustus, qui semblait inviolable, paraît maintenant Fragile et brève. Le mal de

l'inconnu le tourmente. 11 ne se contente plus de jouir : il veut savoir. Les sages de l'antiquité et les philosophes modernes apportent leurs confuses confidences, mais ce tumulte de pensées, qui épouvante Faustus, le laisse dans le doute et dans l'abandon. La sensibilité l'a déçu et sa pensée lui est bien pesante. Or, pendant ces recherches et ces voyages, la voix de l'humanité traverse infatiga- blement les espaces, et ne réclame plus seulement la Justice, mais désire la Vérité; et la Vérité semble aussi inaccessible que la Justice.

Faustus s'attristait dans le sentiment de son impuissance intellectuelle, quand l'ombre de Pascal lui apparut pour annoncer la vérité qui dissipe les amertumes. La force invincible de la tendresse est démontrée, et le trouble de Faustus s'efface, parce qu'il a reconquis la paix offusquée par la recherche. Guéri du mal de savoir, il revient à Stella pour reprendre le cours de leur mutuelle tendresse.

Or le chœur des voix do la terre, après avoir