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LA NATURE F.T LA JUSTICE 175

Le soir, quand ['Idéal, complice de tee lins.

Sou- le nom de pudeur leur l'ait îles yeux divins

Donl les longs cils penchés onl un attrait de voiles;

Leur regard, fourvoyé par l'ennui vers le ciel, Parait, en se baissant, nous offrir des étoiles; Et nous nous approchons ! voilà l'essentiel.

Entre les espèces el dans les espèces mêmes, c'est la lutte sans merci, l'oppression inévitable des faibles, l'injuste triomphe des forts; et si le porte, se détournant de ce spectacle horrible, fait le geste familier aux élégiaques et contemple la voûte des cieux, il devine les pleurs des étoiles, et il pressent à travers les espaces les perma- nentes possibilités des souffrances futures :

Kl je vois en silence errer les nébuleuses Connue des vols épars de graines douloureuses.

Ainsi la nature offre partout le spectacle de la douleur, du mal et de la mort, ou la menace éter- nelle du mal, de la mort, et de la douleur. Jamais le pessimisme de Darwin et le sarcasme de Srhopenliauer n'ont été traduits avec plus d'amertume.

Mais après une méditation provoquée par tous ces scandales et déroulée dans les vers si