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4 SULLY PRUDHOMME

glorieuse : les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, prolongeant le bruit un peu assourdi des Poèmes antiques, retentiront demain, en 1862, et lui apprendront que le génie romantique n'a pas épuisé le lyrisme moderne et que le désir humain sait toujours trouver de nouvelles chan- sons. Le jeune Sully s'abandonne à l'action de ces œuvres. Son originalité, sans être accablée par ces souvenirs, sera d'abord amortie par l'effet des réminiscences et le mouvement inévitable des imitations. Donc un premier labeur s'impose à nous, si nous voulons éviter les redites et circon- scrire nos recherches à l'essence des questions. Il importe de montrer avec quelle audace tranquille le poète se libère et assure son affranchissement. Écoutons les chants romantiques et le chant de Sully Prudhomme pour saisir la qualité de son accent. Rapprochons l'art des Parnassiens et la manière de Sully Prudhomme pour déterminer la nouveauté de sa méthode poétique. Comparons enfin la philosophie de Vigny et celle de Sully Prudhomme pour comprendre, dans l'esprit du disciple, le long écho de la pensée du maître. Cette enquête préliminaire accomplie, nous examinerons avec une attention moins disper-