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CHAPITRE I

SULLY PRUDHOMME
ET LA SENSIBILITÉ ROMANTIQUE

Un jeune homme de talent, appelé aux plus beaux destins, sent sourdre au fond de lui, aux heures d’allégresse, la source des créations futures ; mais il se cherche plus ou moins longtemps avant de trouver la voie qui le mènera au triomphe. Nous sommes en 1860 : Sully Prudhomme a vingt et un ans, et il éprouve les premières fièvres de l’ambition poétique. Il lit avidement les œuvres des contemporains les plus grands : sa nature scrupuleuse et enthousiaste le plie aisément à l’admiration. Il écoute en lui l’écho des poèmes de Victor Hugo et de Lamartine, de Musset et surtout de Vigny. Il s’émeut davantage aux premiers accents d’une voix qui sera bientôt