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qui éclatent entre la modestie, la douceur, la cordialité de l’homme, et la violence, l’héroïsme, l’âpreté de son œuvre, s’accordent dans cette personnalité en une harmonieuse synthèse. L’Unité d’impression est chose qui se vit. Si l’on se retire, ou qu’on ferme un livre, après un entretien avec lui, on ressent une même joie intense, un enthousiasme égal, un pareil sentiment de bonheur qui fait paraître la vie plus pure, plus constante, plus éternelle. Cette impression de vie idéalisée par la ferveur et la bonté se dégage donc, également vive, de son œuvre et de sa propre existence. À son contact, l’être humain s’enrichit, les sentiments s’exaltent au souffle d’une passion ardente et joyeuse, et nous nous inclinons devant cet impératif suprême : la reconnaissance.