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Oh ! les rythmes fougueux de la nature entière
Et les sentir et les darder à travers soi !
Vivre les mouvements répandus dans les bois,
Le sol, les vents, la mer et les tonnerres ;
Vouloir qu’en son cerveau tressaille l’univers.[1]

Les vagues de l’enthousiasme sont ici de plus en plus fortes : l’appel à l’union, grâce à une admiration universelle, devient une objurgation de plus en plus pressante :

Magnifiez-vous donc et comprenez-vous mieux ! [2]

Si l’humanité n’a pu pendant longtemps s’élever à des rapports harmonieux, c’est parce qu’elle manquait d’enthousiasme. Les hommes étaient sceptiques et méfiants, « Magnifiez-vous donc et comprenez-vous mieux », leur crie Verhaeren, « admirez-vous les uns les autres ». Dans cette phase dernière de la connaissance, il se rencontre de nouveau avec ce poète américain qui, après une évolution très différente, exalte lui aussi, dans son poème Parti de Paumanok, la passion et l’enthousiasme suprêmes :

  1. « L’En-avant » (les Forces tumultueuses).
  2. « À la louange du corps humain » (la Multiple Splendeur).