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que ces expérimentations fragmentaires qui, dans mille endroits à la fois, sanatoria, salles de cours, observatoires, laboratoires, se poursuivent aujourd’hui avec le concours de microscopes, d’analyses chimiques, de clichés photographiques, de pesées, de calculs, il sait que ces expériences, renouvelées et rapprochées les unes des autres, mettront sur la voie de grandes découvertes qui contribueront à accroître notre sentiment vital. Cet hymne qu’il consacre à la science est aussi un hymne à notre époque. Car, en aucun temps, l’homme n’a lutté avec une conscience plus vive pour élargir ses connaissances : jamais il ne montra plus d’ardeur pour acquérir des données nouvelles, pour aboutir à une nouvelle transvaluation.

L’acharnement à tout peser, à tout savoir
Fouille la forêt drue et mouvante des êtres.[1]

En paroles inspirées, Verhaeren célèbre la science comme le plus grand effort des temps présents et des temps passés. Il sait en effet que les formules que nous acceptons aujourd’hui comme les plus incontestables sont le prix d’une conquête laborieuse qui se poursuivait il y a

  1. « Vers le futur » (les Villes tentaculaires).