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comme une beauté jusqu’ici inconnue. L’ordre qui les régit semble se dérober sous la terre, se cacher derrière une confusion à travers laquelle il n’est pas de chemin.

Quel océan, ses cœurs ?…
Quels nœuds de volontés serrés en son mystère ! [1]

s’écrie le poète étonné de s’avancer à travers la plénitude de ces villes sans en pouvoir comprendre la grandeur.

Toujours en son triomphe ou ses défaites,
Elle apparaît géante, et son cri sonne et son nom luit.[2]

Il sent qu’une formidable énergie se dégage de ces cités. Il éprouve la pression toute nouvelle de leur atmosphère sur son corps. Son sang circule plus activement selon leur rythme. Leur seule approche apporte une volupté nouvelle.

En ces villes…
............
Je sens grandir et s’exalter en moi,
Et fermenter, soudain, mon cœur multiplié.[3]

  1. « L’Âme de la Ville » (les Villes tentaculaires).
  2. Id. (idem).
  3. « La Foule » (les Visages de la Vie).