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DON JUAN

Ainsi soit.

(Don Gonzalo, se levant de la table devant laquelle il était resté immobile pendant cette scène, marche vers Don Juan et Don Luis.)

DON GONZALO

Insensés ! Vive Dieu ! si les mains ne me tremblaient pas, c’est à coups de bâton, comme des vilains, que je vous assommerais tous les deux !

DON JUAN ET DON LUIS (la main sur leur épee)

Voyons cela !

DON GONZALO

C’est inutile, car j’ai vécu suffisamment pour n’avoir pas besoin de faire le brave quand je ne puis rien.

DON JUAN

Allez-vous-en, alors.

DON GONZALO

Avant que je sorte, Don Juan, d’où vous pouvez m’entendre, il est nécessaire que vous écoutiez ce que j’ai à vous dire. Votre bon père, Don Diego, pour terminer des procès, vous a engagé en un mariage qui allait se célébrer incessamment. Mais moi, désirant voir par moi-même ce que vous étiez, je suis venu ici sur le soir, et ce que j’ai vu de vous, m’a fait rougir.