Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DON JUAN

Prends donc.

LA STATUE

Maintenant, Don Juan, puisque tu gaspilles même l’instant suprême qui t’est laissé, viens avec moi en enfer.

DON JUAN

Va-t’en, fantôme de pierre ! Lâche, lâche cette main, car le dernier grain de sable reste encore au sablier de ma vie. Lâche-la, car s’il est vrai qu’un instant de contrition donne à une âme le salut de toute une éternité, moi, Dieu saint, moi je crois en toi ! Si mon indignité est inouïe, ta miséricorde est infinie !… Seigneur, prends pitié le moi !

LA STATUE

Il est bien tard.

(Don Juan fléchit les genoux, tendant vers le ciel la main que la statue laisse libre. Les ombres, les squelettes, etc. vont s’élancer sur lui… quand s’ouvre la tombe de Doña Inès, qui paraît ; et elle prend la main que Don Juan tend vers le ciel.)