Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DON GONZALO

Vous ne savez pas quel est Don Juan.

L’ABBESSE

Quelque méchant que vous le dépeigniez, je puis vous dire, quant à moi, que tant qu’Inès est ici, elle est en sûreté, Don Gonzalo.

DON GONZALO

Je le crois, mais abrégeons la dispute : livrez-moi cette duègne, et me pardonnez mes jugements mondains. Si vous me répondez sur votre vertu, moi je me fonde sur ce que je connais la jeunesse insensée du monde.

L’ABBESSE

Il sera fait comme vous l’exigez. Sœur tourière, allez donc chercher Doña Inès et sa duègne. (La tourière sort.)

DON GONZALO

Que dites-vous, señora ? Ou ma mémoire me trahit, ou je sais bien que c’est l’heure où toutes deux sont au lit.

L’ABBESSE

Il y a un moment, je les ai entendues sortir d’ici, toutes deux ; j’ignore dans quel but.

DON GONZALO

Ah ! Je ne sais pourquoi je tremble !… Mais que vois-je, Dieu saint ! Un papier… Mon in-