Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DON JUAN

Inès de mon cœur !

DOÑA INÈS

Est-ce une réalité, ce que je vois, ou une fascination ? Soutenez-moi… À peine je respire… Ombre… fuis, par pitié !… Pauvre de moi ! (Doña Inès s’évanouit, et Don Juan la soutient. La lettre de Don Juan tombe sur le sol, des mains de Doña Inès défaillante.)

BRIGIDA

Votre entrée soudaine lui a frappé l’esprit, et la peur lui a retourné les sens.

DON JUAN

C’est mieux ; elle nous a épargné ainsi la moitié du travail. Allons ! Ne dépensons pas le temps ici mal à propos à la contempler, si nous ne voulons pas nous perdre. Je vais l’emporter dans mes bras et gagner, au plus tôt, ce cloître solitaire.

BRIGIDA

Oh ! Vous allez l’enlever ainsi ?

DON JUAN

Sotte ! Penses-tu que j’aie forcé ce couvent, témérairement, pour la laisser ici ? Mes gens m’attendent en bas ; suis-moi.

BRIGIDA

Je reste abasourdie !… Ah ! cet homme est une