distraite, et dans ses discours j’ai trouvé, sinon d’ennuyeuses réflexions, de l’aridité tout au moins. Et, je ne sais pourquoi, quand elle m’a dit qu’il pourrait arriver qu’on hâtât le jour de ma profession, j’ai tremblé ; j’ai senti s’accélérer les battements de mon cœur, et mon visage revêtir une pâleur livide. Pauvre de moi !… Mais ma duègne, où donc est-elle ?… Cette femme, avec ses discours, en fin de compte, me divertit parfois. Et aujourd’hui elle me fait faute… peut-être est-ce parce que je vais la perdre : car à la profession, il est nécessaire de renoncer à tout ce qu’on a aimé. — Mais j’entends des pas dans le cloître. Oh ! je reconnais très bien sa démarche… La voici.
SCÈNE III
Bonne nuit, Doña Inès.
Comment avez-vous tant tardé ?
Je m’en vais fermer cette porte.