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SCÈNE Ire

DOÑA INÈS, L’ABBESSE

L’ABBESSE

Donc, vous m’avez comprise ?

DOÑA INÈS

Oui, señora.

L’ABBESSE

C’est très bien : telle est la volonté décisive de votre père. Vous êtes jeune, candide et bonne ; vous avez vécu dans le cloître presque depuis que vous êtes née ; et pour y demeurer, liée à jamais par de saints vœux, vous n’avez à faire, comme les autres, ni preuves difficiles, ni pénitences. Heureuse êtes-vous mille fois ! heureuse, oui, Doña Inès, puisque, ne connaissant pas le monde, vous n’avez pas à le craindre. Heureuse, vous qui, en foulant le seuil du cloître,